« Le Disque de NWT » ou le Zodiaque de Denderah décrypté

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En règle général, si vous êtes un « ésotérique », il vous est déconseillé de vous servir de mon travail sans mon autorisation expresse, sous peine de poursuites devant les tribunaux.

Note de l’Auteur :

Malgré vérification, il est possible que vous trouviez quelques fautes d’orthographe ou de grammaire, c’est naturel, le Français n’est pas ma langue natale et comme je parle aussi l’Anglais, il m’arrive de penser en Franglais en écrivant et donc de commettre des fautes ici et là, d’avance merci de relativiser celles-ci.

Au delà de ces quelques fautes, mon travail a été jugé pour son contenu par des lecteurs pointus comme en témoigne la liste de noms publiée en annexe, ils ont tous jugé que cette enquête inédite est de qualité, en restant modeste, à ce jour, je n’ai reçu que des félicitations autant de la part des amateurs astronomes que de passionnés de l’Égypte Antique que des curieux.

Je vous souhaite une bonne lecture et redécouverte du ciel étoilé.

Enquête sur l’Astronomie Égyptienne :

Comme certains, je ne trouve rien d’exceptionnel à la Joconde, pour moi c’est un portrait sans plus, peu importe à qui il appartient, c’est pourquoi mes nombreuses visites au Musée du Louvre, furent dédiées plutôt au Pavillon Égyptien et en particulier pour la Salle 12 Bis, au plafond de celle-ci, trône le plus majestueux héritage que l’Humanité peut contempler , un ciel étoilé hiéroglyphique.

A sa droite quand il entre dans cette petite salle, le visiteur peut voir sur le mur un panneau explicatif succinct sur le quel on nous dit que ce Zodiaque est composé de divers apports en astronomie par différentes cultures, aussi je vous invite à commencer votre lecture par la vérification de cette affirmation de la part du Musée qui même si il dispense des cours d’égyptologie, n’offre pas des cours d’astronomie.

Rassurez-vous, je ne vais pas vous assommer avec des termes techniques et scientifiques, je vais tâcher de vous offrir une vulgarisation qui permettra de comprendre qu’à l’époque Antique, l’astronomie était empirique et très illustrée par un langage plus accessible qu’hermétique comme est devenue l’astronomie moderne.

Si on observe bien ce Disque Stellaire de pierre, on constate qu’il ne contient aucun élément grec ni mésopotamien, il est « purement » égyptien dans son style, si on se base sur l’Histoire de l’Art.

On peut lire encore que l’Égypte Ancienne ne maîtrisait pas vraiment l’astronomie, qu’elle n’aurait fait que reprendre une science déjà établie par d’autres, comme elle aurait repris à son compte le Sphinx en lui apposant un visage à la place d’une gueule de Lion.

Voici ce qu’un autre chercheur du nom de C. G. Schwartz a conclu à son époque, soit le 19e siècle, cette source est précieuse car elle reflète une recherche très érudite de la part d’un auteur qui n’a pas voulu l’écrire dans le but de faire sensation, comme certains auteurs fantaisistes pourtant renommés, il s’agissait pour lui, de déblayer les fouilles de la littérature savante pour permettre à d’autres auteurs de s’en servir après lecture. Découvrons ensemble son travail de qualité ( réactualisé dans la langue française actuelle par votre serviteur ) :

« Tous les observateurs du ciel ont senti la nécessité de grouper les étoiles; mais ils ont représenté le ciel étoilé de manière forcément différente selon la géographie du lieu. Le but principal est de pouvoir, avec facilité, distinguer ces étoiles, et déterminer leurs distances réciproques. Différentes manières de lier ensemble ces points lumineux épars sur l’immense firmament, ont été adoptées chez plusieurs peuples; mais vu la haute antiquité des douze images qui composent le zodiaque, on doit nécessairement regarder les planisphères qui les renferment, pour être du premier âge de l’astronomie.

En examinant le dessin des constellations grecques, on découvre facilement, dans beaucoup de cas, qu’elles sont trop compliquées pour la simple circonscription des étoiles…En effet, toute l’antiquité s’est accordée à trouver en elles l’expression de certaines allégories historiques et religieuses aussi les savants ont-ils tâché de deviner l’époque de l’invention , la patrie et la signification de ces figures emblématiques. Leurs recherches ont jusqu’à présent été infructueuses.

Les traditions sur la place de certaines étoiles, près les solstices et les équinoxes, auraient dû conduire à retrouver le siècle approximatif de l’invention du planisphère grec depuis que la précession des équinoxes est soumise à un calcul rigoureux : malheureusement ces traditions sont susceptibles de plusieurs interprétations.

N ‘ayant trouvé aucun moyen pour découvrir le pays où ce premier catalogue des astres a pris naissance, on a penché tantôt pour l’une, tantôt pour l’autre des nations anciennement civilisées. Les conjectures les plus hardies et les moins vraisemblables ont même trouvé des partisans : tant ce sujet se prête à l’arbitraire , d’après les moyens erronés que l’on a employés pour arriver à la vérité.

Quant à la signification des images, les fables et l’astrologie et les allusions frivoles à l’agriculture et aux saisons; tous ces efforts n’ont servi qu’à établir, comme une vérité constante , que les constellations avoient autrefois un sens qui s’est perdu par la succession des temps, ou qui a été habilement voilé aux yeux du Vulgaire , par les prêtres et les législateurs.

Dans cette nuit d’incertitudes , on s’est flatté longtemps que l’Inde pourrait fournir quelques lumières, à l’aide desquelles on pourrait remonter dans l’antiquité mais les savants éclairés qui étudient les monuments et les livres de la science des Brahmans, dans cette contrée, n’ont pu encore trouver aucuns renseignements positifs à cet égard. M. Jones, président de la Société littéraire de Calcutta, dit, dans son Discours sur l’origine et les familles des nations : « Nous ne trouvons aucun monument digne de foi ou aucune tradition probable qui attestent que l’Inde aurait fixé à l’origine de ces dessins fait d’étoiles seize siècles avant la naissance de J. C. ». Ces paroles remarquables d’un des savants les plus recommandables de l’Angleterre , et qui se trouvait, pour ainsi dire, à la source même du savoir, détruisent tous les systèmes sur la haute antiquité des sciences dans l’Inde. Ce passage important s’accorde aussi avec les recherches que nous avons faites sur l’époque de l’origine des constellations grecques. Nous sommes arrivés à ce résultat par l’observation de la nature du planisphère lui-même, après avoir remarqué le vague et les contradictions. »

 On se représente encore les Anciens Égyptiens comme ayant été des superstitieux au point d’adorer des « chats« , pourtant Diodore de Sicile, l’historien et chroniqueur grec, auteur de la Bibliothèque Historique a affirmé :

« Il n’y a pas de pays où les positions et les mouvements des astres soient observés avec plus d’exactitude qu’en Égypte. Les Égyptiens, profitant de conditions favorables, firent de l’astronomie leur propre science, qu’ils étudièrent les premiers. Ils conservent, depuis un nombre incroyable d’années, des registres où ces observations sont consignées… »

(Diodore de Sicile Livre premier, chapitre LXXXI ) Source

Le Zodiaque de Nitentore ( Denderah en Grec ) est un vestige unique dans l’histoire de l’Égypte Antique, c’est la seule représentation circulaire astronomique que les Anciens Égyptiens et que l’antiqué en général nous ont légués, il fût découvert dans une « chapelle » dite d’Osiris sur la terrasse du Temple de Hathor à Denderah, temple que vous redécouvrirez en détail dans ce lien :

Ce disque céleste contient sous forme figuratives plus d’étoiles que les 88 Constellations référencées par l’actuelle Union Astronomique Internationale, mais il représente aussi un almanach des différentes fêtes selon le Calendrier Nilotique, ainsi y sont détaillés les personnages mais aussi les accessoires, les animaux, les plantes,… selon chaque Mois de l’Ancienne Égypte;  le Zodiaque circulaire Égyptien est un condensé de la Culture Égyptienne.

L’Expédition Bonaparte en Egypte :

L’expédition militaire de Napoléon Bonaparte en Égypte qui commença le 1 er Juillet 1798, avait aussi rassemblé un groupe de savants et d’ingénieurs afin d’étudier cette civilisation antique jusque dans les moindres détails pendant que le futur Empereur des Français menait bataille contre les Mamelouks.

Cet homme qu’on suspecte d’avoir été Franc Maçon, va tel un futur initié remettre à jour cette Égypte Antique ensablée et qui échappa en partir au vandalisme perpétré par l’invasion islamique qui s’était servie des blocs de pyramides pour construire ses mosquées.

Parmi les vestiges fabuleux que recèle l’Égypte, il y en a un qui attira l’attention plus qu’aucun autre, il s’agit du célèbre Zodiaque de Nwt ( prononcez Niout ) dont le nom en ancien Egyptien « Ta-ynt-netert » du site de Denderah signifie : « Elle a une assise divine », nous pouvons l’appeler aussi Le Zodiaque d’Hathor, puisque le temple où il fût trouvé, était dévolu à cette célèbre Déesse. Bien que le nom qui conviendrait le mieux est le Disque de Nwt, déesse du Cosmos.

Ce zodiaque unique car étant circulaire pour sa partie astronomique centrale, a contribué à modifier de fond en comble, la société du 19 ème siècle qui jusque là pensait que la Terre avait été créée il y a à peine 5000 ans selon le Clergé.

Les savants FM du siècle de Napoléon Bonaparte 1er luttèrent contre le Clergé qui avait interdit les Loges pour conserver le monopole de son dogme de la Création. La lutte se fît à coups de dates faisant remonter l’ancienneté du zodiaque Egyptien jusqu’à des dates qui multipliaient par quatre celle défendue par les ecclésiastiques. Laissant pantois ces derniers, tant la science de l’archéologie faisait défaut à la caste religieuse qui commençait à douter de la Parole biblique censée régner jusqu’à la fin des temps. Le Pape de l’époque, Léon XII menaça d’excommunication tous ceux qui s’opposaient à la version biblique.

Mais sa menace fût vaine, le germe de la curiosité avait fait croître ses racines dans l’esprit des citoyens qui se targuaient de détenir enfin une Vérité céleste sculptée dans la pierre.

L’extraction du zodiaque du plafond du Temple de Denderah eut lieu pour que les vives discussions à Paris prennent fin, c’est ainsi qu’un préfet de Police du nom de Sébastien Louis Saulnier en 1821 chargea Claude Lelorrain de mener cette mission à bien dans cette Égypte entre-temps devenue protectorat Anglais après le départ de l’armée Française. Vous pouvez lire la version numérique et non pas numérisée de cette expéditon à cette adresse.

Nous allons commencer cette enquête grâce aux reproductions du Zodiaque de Denderah exécutées par les quelques Artistes qui firent partie de la Campagne de Bonaparte, ces reproductions qui se sont avérées pleines d’interprétations et d’erreurs de la part de leurs auteurs.

Les Artistes de la Campagne d’Egypte se sont éclairés grâce à des torches enflammées, c’est sans doute cet éclairage qui a du faire apparaître par le mouvement de la flamme, des nouvelles formes qui ont été dessinées sur le papier mais qui n’existent pas réellement sur le Zodiaque de Denderah.

Plusieurs personnages ont donc été réinterprétés comme , par exemple le personnage aux pieds de Orion qui fût transformé en “oiseau à huppe”, alors qu’en réalité c’est un lièvre sauteur à longue queue qu’avaient représenté les Anciens Égyptiens pour illustrer la Constellation Lepus-du Lièvre qui se trouve bien aux Pieds de la constellation Orion lorsqu’on observe le Ciel :

Ces “artistes” comme Dominique Vivant qu’on nomma le Baron Denon, graveur, écrivain, diplomate et administrateur ( 1747 – 1825 ), ont essayé de reproduire les personnages du Zodiaque lorsqu’il était encore fixé au plafond de la chapelle sur la terrasse du Temple de Denderah, mais il a interprété ce qu’il a cru voir :

Pourtant le Baron Denon était contemporain de Jean-Baptiste Biot, physicien et astronome (21 avril 1774 – 3 février 1862 ), il est vrai que ce dernier a pu observer le zodiaque de près, lorsqu’on a pu l’admirer à Paris en 1822, Jean-Baptiste Biot lui y a bien vu un lièvre sauteur  :

Même si il est vrai que ce lièvre est à peine esquissé, Biot a eu la précaution de ne pas interpréter ce qu’on ne reconnaît pas facilement, si on ne sait pas, il faut à tout prix éviter de changer la forme, la nature, la taille des personnages afin de respecter la sculpture originale. Ce personnage est donc en réalité un Lièvre Sauteur :

Le Lièvre sauteur (Pedetes capensis) ou pédète, unique espèce du genre Pedetes, est un rongeur d’Afrique de la famille des Pedetidés.
Ce n’est pas un lagomorphe contrairement au lièvre. Il est en fait très éloigné du lièvre, mise à part leur faculté commune de faire des bonds, et du lapin dont il n’a que la taille approximative. En réalité le lièvre sauteur ressemble plus à une gerboise géante qui arbore une grande queue touffue.

C’est un animal nocturne qui vit dans les plaines sablonneuses et plates d’Afrique, il était fréquent d’en voir à l’époque de l’Égypte Antique mais aujourd’hui, on en trouve surtout dans la partie tropicale et australe de l’Afrique.

Les Artistes et Savants du 19 ième Siècle n’ayant jamais vu un tel lièvre en Occident ont du se dirent : « Quel est ce drôle d’animal, cela doit être une fantaisie égyptienne ?! ».

Pour éviter de passer trop de temps sur celui-ci, ils ont du penser que le remplacer par un oiseau rendrait leur travail plus sérieux.

Le Baron Denon, ex-directeur général du Musée du Louvre jusqu’en 1815, précise lui même :

« Je n’ai rien étudié, parce que cela m’eût ennuyé. Mais j’ai beaucoup observé, parce que cela m’amusait. Ce qui fait que ma vie a été remplie et que j’ai beaucoup joui. « …

Extrait de sa correspondance avec lady Morgan ( La France, 1817, tome II, pp. 307 )

Depuis la « jouissance » du Baron Denon, c’est hélas encore une sorte d’oiseau qui figure sur le panneau explicatif du Zodiaque Egyptien exposé au Musée du Louvre. Ce qui est très étonnant parce que les astronomes modernes savent qu’aux pied de la Constellation Orion il y a un lièvre.

Un Artiste ne peut s’empêcher de rajouter son style graphique si il ne possède pas une référence graphique suffisamment détaillée afin que sa copie reste fidèle à l’originale. Certaines reproductions ont fait croire que le Zodiaque de Denderah était d’origine grecque, cette confusion provient du trait académique délivré par les écoles de dessin, cette réinterprétation est pourtant fortement à éviter dans un contexte archéologique.

En fait, pratiquement tout le Zodiaque de Denderah est sujet à réinterprétation si on se base sur les reproductions des dessins des Artistes et savants de l’Expédition Bonaparte.

Cette anecdote du Lièvre peut sembler anodine et isolée pourtant, c’est loin d’être le cas, en effet même les copies du zodiaque rectangulaire de la salle hypostyle  ont été sujettes à réinterprétion comme ci-dessous avec la Constellation du Bouvier-Méréou qui a été transformée en déesse Hathor et la Constellation de la Vierge qui a perdu son épi de blé dans la planche 18 de la « Description de l’Égypte… » :

Si vous souhaitez comparer les nombreuses copies qui ont été faites par différents auteurs, vous pouvez en savoir plus grâce à ce lien.

Le 19 ième Siècle ou les débuts de l’Archéologie et de l’Égyptologie :

Le 19 ième a vu naître l’archéologie en même temps que naissait l’Égyptologie, de fait, les Artistes ne pouvaient pas s’aider des informations dont on dispose aujourd’hui nous révélant une culture égyptienne et ses moeurs, ses traditions, ses sciences telles que entreautres la Médecine, l’Architecture ainsi que des mythes. Les Anciens Égyptiens ne sont pas seulement de fabuleux architectes, ils étaient aussi de fameux astronomes.

C’est l’égyptologue William Matthew Flinders Petrie (1853 à 1942) qui, au XIXe siècle, est le premier à avoir attiré l’attention sur l’extraordinaire précision obtenue par les anciens Égyptiens à propos de la Grande Pyramide qui est orientée suivant les quatre points cardinaux.

Superposition du Zodiaque et des 88 Constellations officielles :

Ce travail de recherche se concentre principalement sur le la partie circulaire, c’est pourquoi nous allons ôter ce disque de la « dalle » :

IPrécisons qu’il a fallu attendre l’année 1265 pour que naisse le mot constellatio (terme signifiant « regroupement d’étoiles »), avant elles étaient désignées sous l’appellation de « astra » ou de « sidera ».

Le Zodiaque divisé en trois sections de constellations :

Voici tout d’abord la première section avec l’écliptique que l’on appelle communément la ceinture zodiacale :

Voici en rouge les astérismes modernes des Constellations Zodiacales du zodiaque égyptien  :

Deuxième section du Zodiaque égyptien incluant les constellations dites antiques au nombre de 36  :

Voici en bleu les astérismes des Constellations extra-zodiacales  :

Troisième section des Constellations dites modernes :

Voici en vert les astérismes des Constellations dites modernes :

Voici toutes ces Constellations rassemblées et superposées sur le Zodiaque Circulaire :

Cliquez sur le zodiaque ci-dessous pour voir l’animation avec les constellations afin de constater qu’elles se superposent bien sur les personnages sculptés  :

La forme de base de chacune des Constellations est bien reconnaissable, leurs distances l’une par rapport à l’autre sont respectées, et bien sûr, le lieu où elles se trouvent dans le ciel est fidèle à la réalité.

On observe bien que 72 Constellations sur les 88 constellations référencées depuis les années 30 du siècle dernier sont bien présentes sur le Zodiaque Égyptien. Les 16 Constellations qui restent pour compléter la liste  l’Union Astronomique Internationale ne peuvent pas être Identifiées car elles incluent des objets modernes comme le microscope, le télescope, etc…

Les Astronomes au fil des siècles se sont simplement servis de l’astronomie égyptienne pour créer à la fois l’Astronomie Grecque et la Mythologie grecque, car les légendes grecques trouvent leurs sources dans la Mythologie et la Cosmogonie Égyptiennes, par exemple, avec Somtous le fils de Herichef, qui fût réadapté afin de créer le héros grec Héraklès.

La Couronne Lunaire du Zodiaque de Denderah :

Le Musée du Louvre affirme que : « …L’éclipse solaire du 7 mars 51 est figurée sous l’aspect de la déesse Isis retenant un babouin par la queue, c’est-à-dire empêchant la lune, sous la forme du dieu Thot, de cacher le soleil. »

Mais en y regardant de plus près, on observe plutôt un Sanglier et non pas un Babouin , ce Sanglier serait le personnage de Seth, l’ennemi de Osiris mais aussi de Horus selon l’égyptologie.

Si comme le prétend le Musée du Louvre, l’animal que la femme tient par la patte serait un babouin, pourquoi n’a t’il pas la même anatomie que le babouin que l’on voit juste à côté du cercle ?

Quand on observe le détail de cette « éclipse » qu’offre la photo ci-dessus, on constate bien qu’il s’agit d’un Sanglier avec son fameux groin et non pas un Babouin.

On peut voir par contre un babouin mais qui ne se trouve pas dans le cercle de l’ « éclipse », celui-ci est très ressemblant à un Babouin réel, autrement dit, si les créateurs du Zodiaque avaient voulu représenter un babouin retenu par Isis, on aurait pu le reconnaître facilement si ils l’avaient voulu :

Un autre détail important est : la queue du Babouin que l’on ne retrouve pas sur l’animal que retient la déesse  :

Si nous observons bien le contenu de ce cercle on constate que la Déesse tient une des pattes arrière d’un Sanglier car si elle le tenait par la queue, la main de la Mère d’Horus serait située au niveau du coccyx de l’animal, c’est à dire à la base du dos de l’animal.

Un autre détail qui a toute son importance, un Babouin a pratiquement la même taille qu’un homme, de fait pourquoi le créateur de ce Zodiaque, aurait représenté un Babouin miniature, étant donné que pratiquement tous les animaux et personnages du Zodiaque de Denderah sont à l’échelle humaine ?

Voici la comparaison avec les deux animaux différents pour la même scène :

Si c’est un babouin selon le Musée du Louvre, cet animal dépasserait du cercle de par sa taille et sa forme.

Ci-dessous, vous pouvez observer une autre version de cette scène, cette autre version ne diffère pas beaucoup puisque seul le sexe du personnage « humain » a changé, c’est ce qui semble donc être un homme tient un sanglier par l’une de ses pattes arrières ( cette autre version est visible à l’intérieur de la salle hypostyle au rez de chaussée du Temple de Denderah :

Le Musée du Louvre pense à tort que ce grand cercle symbolise une éclipse solaire représentée par « la déesse Isis retenant un babouin par la queue ». Il s’agit d’un sanglier comme l’ont dessiné les ingénieurs Jollois and Devilliers pour la « Description de l’Egypte ou Recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Egypte pendant l’expédition de l’armée française » Volume IV, Imprimerie Impériale, en 1817 à Paris. Voici ce qu’ils ont vu et reproduit :

sanglier

Cet agrandissement provenant du poster réalisé par Jollois et Devilliers montre bien ce qui se rapproche d’un sanglier et non pas d’un babouin. Pourquoi inventer un babouin alors qu’il s’agit d’un sanglier ?

Eclipse Solaire mais en est-on certain ?

Il y a bien eu une éclipse Solaire ( annulaire et non pas totale ) le 7 Mars – 51 mais elle n’a pas été observable à Denderah mais à Rabat au Maroc selon la Nasa :

L’éclipse du 7 Mars -51 ( -51 selon le calendrier civil ) a durée moins de 7 minutes et fût observable ailleurs qu’en Egypte. Voici une carte de la Nasa montrant l’éclipse annulaire du 7 Mars -50 ( -50 selon le calendrier astronomique ), on y observe la position du soleil en vert. Cette carte est disponible sur le site de la Nasa en suivant ce lien : 

eclipse mars

Voici ci-dessous pour comparaison une autre carte de la Nasa montrant une éclipse solaire totale qui aura lieu en Egypte à Denderah le 2 Août 2027. Voici le lien de la Nasa pour cette carte de l’année 2027, on constate directement la différence entre les lieux géographiques :

eclipse aout

En fait, ce que l’on ( le Musée du Louvre via Eric Aubourg ) a pris prend pour une éclipse solaire est en réalité une constellation non répertoriée par l’UAI. Vous pouvez cette enquête pour découvrir l’erreur astronomique du Louvre.

Constellation Pisces et ses étoiles :

Le cercle contenant « la femme retenant un animal » est une constellation comme nous allons le voir avec l’aide de l’astronome Allemand Johann Bayer. Voici la page que cet astronome a consacré à la constellation Pisces ( des Poissons ) extraite du catalogue d’étoiles « Uranometria » publié en 1602, ci-dessous :

Si on observe le sens des deux poissons sur la carte de l’UIA, on constate que l’astérisme de Pisces a été tout simplement tracé sur base du dessin figuratif de J.Bayer comme on peut le voir ci-dessous :

poissons Bayer

Lorsqu’on se sert d’un logiciel d’astronomie, selon les coordonnées astrométriques des ascensions droites de la constellation Pisces, le sens de la constellation Pisces est présenté à l’envers du sens que lui a donné l’UIA sur sa carte. La portion de l’ascension droite de la constellation des Poissons est située entre 341,25° et 30° comme on peut le voir ci-dessous en se fiant au cadran circulaire des degrés :

Le sens de l’astérisme de l’UAI est affiché à l’envers parce que l’astronomie moderne se base sur une carte équatoriale dans le genre d’un planisphère terrestre comme celui de Mercator. Voici ci-dessous à quoi ressemble une carte équatoriale astronomique, dans le cercle vert, on observe l’astérisme des Poissons :

Ci-dessus, on observe que le point vernal est situé au milieu de la carte et l’écliptique n’est pas une ellipse, mais ce que l’on pourrait apparenter à la forme d’une onde qu’on nombe sinusoïdale. Les astronomes visualisent le ciel étoilé comme sur un écran de cinéma. Les constellations défilant l’une après l’autre selon le mouvement de la Terre sur elle-même et autour du soleil. L’obliquité de l’axe de la Terre n’est pas représentée sur une carte équatoriale, cette cartographie est donc moins complète qu’une cartographie affichant une projection stéréographique azimutale (ou conique) comme celle du Zodiaque de Dendera qui a servi de structure pour la production des cartes fournies par un logiciel jusqu’à présent. Pour qu’une carte équatoriale se rapproche de la présentation d’une carte affichant une projection stéréographique, il faudrait procéder de la manière illustrée ci-dessous :

Ci-dessus, on peut observer lorsque les deux extrémités de la carte équatoriale se seront rejoint, que l’”onde” sinusoïdale horizontale couleur mauve de l’écliptique sur la carte rectangulaire s’est transformé en ellipse. Vous pouvez observer en même temps que le sens de la position de l’astérisme de la constellation Pisces s’est inversé du haut vers le bas. Nous devons donc inverser la page de Bayer ou inverser le sens qu’il a donné à cette constellation :

poissons Bayer

Si nous retirons le dessin figuratif de Bayer pour ne conserver que les étoiles de la Constellation Pisces, on constate que les traits verts produits par l’UIA ne montrent pas deux poissons de manière réaliste. L’UIA nous impose donc l’obligation de retrouver dans le ciel étoilé le dessin figuratif de Bayer, ce qui est très arbitraire et impossible puisque chaque astronome depuis la Renaissance a représenté différemment les constellations. Voici ci-dessous la page de la constellation Pisces de Bayer sans son dessin figuratif :

pisces et etoiles

Si nous retirons les traits verts de l’astérisme de l’UAI, on peut le remplacer par deux poissons en couleur bleue qui nagent dans la même direction contrairement aux deux poissons de Bayer qui nagent chacun dans une direction différente comme ci-dessous :

poissons egyptien

Avec ces deux poissons plus réalistes anatomiquement parlant, nous constatons ci-dessus que les étoiles de la page de Bayer montrent deux ensembles d’étoiles. Quelle est cette deuxième constellation à gauche ?

sanglier et poissons

S’agit-il d’une hallucination, d’une illusion d’optique ou y a t’il vraiment un sanglier proche de la constellation Pisces ? Nous pouvons voir un sanglier mais il nous reste à voir une grande et mince femme dont un des bras doit montrer qu’elle retient quelque chose avec la main :

Le cercle du Zodiaque de Dendera contenant ces deux personnages, est donc bien une constellation et non pas une représentation symbolique d’une éclipse solaire. Ce que l’on peut dire c’est que le sculpteur a représenté cette constellation inconnue en la mettant en scène de manière figurative. Vous pouvez lire aussi cette autre enquête un peu plus pointue si vous êtes passionné(e) aussi par l’astronomie.

Saisons Égyptiennes et la Fête de Pakhon :

Pour qui s’intéresse vraiment à l’Égypte, on sait que la fête se déroulant chaque année à la pleine lune du mois de Pachôns ou Pakhon ou encore Pakkon ( ce mois correspond à mars-avril, du 16 mars au 14 avril ) était la fête où les Égyptiens sacrifiaient un porc ou cochon sauvage.

Avant de le sacrifier, les anciens Égyptiens sélectionnaient le porc en lui ceignant le corps ou le cou de l’animal d’une couronne de fleurs.

On sacrifiait en souvenir du mythe où Seth transformé en cochon sauvage pourchassa Osiris qui se réfugia sur la Lune mais aussi du mythe où Seth toujours sous l’apparence d’un porcin blessa l’œil d’Horus, œil qui symbolisait précisément la Lune.

Cette cercle contenant un sanglier est très proche des Poissons du Zodiaque comme nous l’avons vu, ce qui indique bien qu’il s’agit du Mois de Mars sur lequel on se base pour déterminer le début de chaque Signe zodiacal depuis la précession des équinoxes.

Il est intéressant de savoir que le Mois Egyptien Pakhon pourrait être à l’origine du mot Pâque dont la période de célébration correspond parfaitement à la période de ce Mois égyptien.

La Lune de Pâque fut célébrée déjà dans l’Antiquité selon le calendrier romain qui fixait le nouvel An au mois de mars selon les fêtes religieuses romaines où deux dates importantes étaient fêtées lors de ce mois, celle du premier mars (Nouvel An) et celle du 25 mars (en l’honneur de Cybèle). Cette fête de la Lune de Mars avait une telle importance dans le monde romain que le pape Grégoire XIII soucieux de conserver les traditions de l’histoire de l’Italie jugea nécessaire de supprimer une dizaine de jours dans le calendrier julien en 1582 afin de toujours faire correspondre cette Lune du printemps dans la nouvelle version du calendrier calendrier grégorien et ce afin de suivre aussi la réforme décidée par Charles Quint qui instaura le Nouvel An fixé au 1er janvier pour des raisons économiques et agraires dans l’empire germanique. Cette réforme appliquée en France par Charles IX avec l’édit de Roussillon pour des raisons comptables incitera le Pape a lui aussi de réformer notre calendrier. La Lune de Pâque étant fictive, elle est fixée du fait de sa variabilité d’une année à l’autre, chaque année au premier dimanche d’Avril qui suit la pleine Lune, on nomme cette lune la lune pascale.

Le culte judaïque considère aussi la Lune du mois Pakhon (Pâque se dit Pessa’h en hébreu), depuis la Jérusalem antique où la corne d’un bélier servait d’instrument musical liturgique. L’agneau pascal ( le sacrifice d’un agneau âgé d’un an, âge symbolisant la durée de la course annuelle vue de la Terre du Soleil parcourant l’écliptique, et dont l’offrande est réalisée le quatorzième jour du premier mois de l’année biblique. Le mois égyptien Pakhon commence le 14 mars et se termine le 16 avril. Gardons à l’esprit que dans l’astrologie sidérale, le Bélier commence le 18 Avril.

Dans un contexte astronomique cette Lune du fait de sa grande proximité à cette époque avec la Terre, porte le qualificatif de plus grosse Lune de l’année.

Pour plus de clarté, voici le calendrier nilotique reporté sur le Zodiaque Circulaire sur base du nombre 3 :

Saisons

Saisons Égyptiennes :

Contrairement aux 4 Saisons occidentales, les Saisons Égyptiennes sont au nombre de 3 dans l’ordre suivant :

Hekhet ( inondation ) du 19 Juillet au 15 Novembre

Péret ( germination ) du 16 Novembre au 15 Mars

Chémou ( récolte ) du 16 mars au 13 Juillet

Chaque saison était donc elle-même divisée en quatre mois de 30 jours.

Les mois étaient désignés d’après leur numéro d’ordre dans la saison (ex : le quatrième mois d’Hekhet correspond aux 15 derniers jours du Mois d’Octobre et aux 15 premiers jours du Mois de Novembre ), c’est à dire le Mois Khoiak.

Les Mois Égyptiens :

Voici les Mois et Saisons de l’Égypte Antique :

Voici une version informatisée du Zodiaque égyptien avec plusieurs cadrans autour de lui, un cadran avec des degrés et les Mois égyptiens, un cadran avec les heures et un cadran avec uniquement des degrés. Aujourd’hui, l’axe mobile équinoxial selon la Réforme du Calendrier par le Pape Grégoire XIII, est bien positionné au Mois de Mars sur le 20e degré :

Calendrier et sens de vision :

Arrêtons-nous un instant pour nous servir de ce calendrier et des dates proposées afin de constater si nous avons raison de faire commencer le mois de Thot là où nous l’avons indiqué.

Prenons par exemple le Mois Hathyr qui est le 3 ème mois égyptien qui couvre les mois de Septembre et Octobre de la période du 17 septembre au 16 octobre, Voici un petit récapitulatif des célébrations qui ont cours dans ce mois :

Mois d’Athyr Hathor – Saison Akhet – l’inondation :

17 septembre – Début des célébrations d’Hathor
21 septembre – Équinoxe d’automne – Hathor à l’honneur
22 septembre – Célébration à l’Ennéade
23 septembre -Honneur à Atoum – Offrande pour Rê
24 septembre -Honneur à Aset
28 septembre – Fin de la fête d’Apis
1 octobre – Dans le mois d’octobre la procession d’Isis pour l’offrande du lait à Osiris.
2 octobre – Célébration à l’Ennéade
4 octobre – Célébration à Hathor
7 octobre – Célébration pour la Maât
10 octobre – Célébration pour Aset
16 octobre – Fin de la fête du voyage d’Hathor, Hathor participe à la cérémonie de saluer le Nil et les bienfaits de l’inondation

Tout le mois d’Athyr est associé la fertilité et l’inondation.

Mois Hathyr :

Du 1er au 30 du mois d’Hathyr, on célèbre la fête du voyage d’Hathor, un jour de ce mois la statue d’Hathor est promenée sur sa barque dans le sanctuaire et jusqu’au lac sacré puis en ville ainsi que le dernier jour du mois ou Hathor va saluer le Nil, par cette cérémonie de salut au Nil. Hathor remercie le Nil pour l’inondation. Le jour suivant les femmes participent à un rituel spécial de fertilité qui leur promet de futures naissances.

Le Mois Hathyr correspond à notre mois de Septembre qui fête la Vierge, nous constatons que c’est bien cette constellation qui est sculptée sur le Zodiaque de Denderah. Nous avons donc appris que la Vierge porte un prénom, très joli au demeurant :

Dans cette partie du zodiaque circulaire on constate sous la constellation de la Vierge ( non colorisée ) que les Anciens Égyptiens ont sculpté une Femme tenant un Enfant et derrière cette Femme, on remarque un homme à tête de taureau qu’on nommera plus tard Centaurus, derrière cet homme-taureau, on remarque un gros chien, genre molosse qu’on nommera plus tard Lupus :

Voici la même représentation de cette partie ciel en nous servant du logiciel d’astronomie Stellarium :

Les scènes du zodiaque de Denderah et du ciel de Stellarium sont presque identiques mais l’homme-taureau a cependant disparu, pourquoi ? Vous le saurez en lisant l’analyse de la constellation Centaurus.

Jours épagomènes, invention grecque :

A Canope, ville près d’Alexandrie en l’an 9 du règne du pharaon Ptolémée Évergète 1er en l’an -238, existait déjà l’instauration d’un calendrier comprenant 365¼ jours par an. Voici la partie grecque de cette stèle pour ceux qui ne savent pas décrypter les hiéroglyphes :

Cette dalle de calcaire de 2,22 m de haut et 78 cm de large est conservée au Musée Égyptien de Caire. Elle fût découverte le 15 avril 1866 à Tanis par un groupe de savants allemands.

Une autre stèle à été découverte en 2002, remontant à 2.200 ans sur la création de l’année bissextile, de 2 m de haut et d’1,5 m de large, elle est gravée de textes en hiéroglyphes et d’un texte équivalent en hiératique.
Outre la création de l’année bissextile, le décret autorise de nouveaux cultes religieux et de nouveaux festivals, de nouveaux emplois de prêtres et mentionne des batailles entre l’Égypte et la Syrie. Des représentations de Osiris, Horus, Nephthys et le dieu de la fertilité Min sont gravées au dessus du décret. Cette stèle est exposée dans le musée de la ville de Sohag, en Egypte.

Aucun calendrier n’a été utilisé aussi longtemps que le calendrier égyptien et inspira bon nombre d’autres calendriers comme nous le verrons (Julien, Républicain, …)

Cela peut être surprenant d’affirmer une telle chose alors qu’en général, on nous dit que : « les Égyptiens ne connaissaient pas l’année bissextile et que leur calendrier prenait du retard, etc…»

Selon Jacques-Joseph Champollion, dit Champollion-Figeac (1778 à 1867 ), archéologue français : « Pour les Anciens Égyptiens, seuls comptaient les jours pleins en Egypte, ils n’en faisaient pas mention même si ils en tenaient compte… » extrait de son livre « Histoire et description de tous les Peuples-Egypte Ancienne » paru aux Editions Firmin Didot, 1832.

Voici plus longuement ce qu’il écrivit :

« …Mais l’antiquité classique a de quoi nous rassurer sur ce point. Strabon disait que les prêtres de Thèbes passaient pour être très versés dans l’astronomie et dans la philosophie.

C’est d’eux, ajoutait-il, que vient l’usage de régler le temps, non d’après la révolution de la lune, mais d’après celle du soleil; ils ajoutent aux 12 mois de 30 jours chacun, cinq jours tous les ans; et comme il reste encore, pour compléter la durée de l’année, une certaine portion de jour, ils en forment une période composée d’un nombre rond de jours et d’années suffisants pour que les parties excédantes étant ajoutées, soient absorbées en un jour entier.

Le même écrivain rapporte aussi que Platon et Eudoxe passèrent plusieurs années à Héliopolis dans le commerce des prêtres de cette ville, qui s’adonnaient particulièrement à l’étude de la philosophie et de l’astronomie; que ces deux voyageurs grecs obtinrent de ces prêtres, fort peu communicatifs d’ailleurs, la connaissance de quelques théorèmes; mais que ces prêtres laissèrent ignorer à Platon et à Eudoxe, qu’ils ajoutaient aux 365 jours de l’année la portion du jour et de la nuit nécessaire pour la compléter, et que c’est par suite de cette réserve que les Grecs ignorèrent cette intercalation, jusqu’à ce que les astronomes plus modernes la connussent au moyen des traductions en langue grecque des livres égyptiens , où l’on puisait encore du temps de Strabon , ainsi que dans les écrits des Chaldéens.

On voit donc par ces témoignages formels, et malgré le silence d’Hipparque, d’Ératosthène et de Ptolémée, au sujet des secours qu’ils ont trouvés dans les écrits des Égyptiens, que les prêtres astronomes d’Héliopolis et de Thèbes connaissaient la véritable longueur de l’année solaire de 365 jours et un peu moins d’un quart de jour; et sur d’autres témoignages non moins irrécusables, que le calendrier, tel qu’il fut institué en Égypte, et tel qu’il y fut en usage pendant une longue série de siècles, ne donnait à l’année civile que 365 jours juste , sans aucune intercalation.

Toutefois il n’y a pas lieu ici d’accuser l’Égypte d’ignorance; les traditions historiques, au contraire, nous portent à croire que les Égyptiens firent réellement connaître à la Grèce le quart de jour qui complète à peu près la révolution annuelle du soleil, quoiqu’ils n’en tinssent pas compte dans leur calendrier civil.

On sait qu’il y avait en Égypte des collèges de prêtres spécialement attachés à l’étude des astres, et que Pythagore et les philosophes des générations suivantes étaient allés s’instruire parmi eux.

Les écrivains grecs attestent que ces prêtres observaient régulièrement les solstices, dont la connaissance leur indiquait assez exactement le commencement de la crue du Nil.

Hérodote n’hésite pas à assurer qu’ils savaient très bien que la durée de leur année civile était plus courte que celle de l’année solaire, et qu’après un certain nombre de révolutions, ces deux années inégales recommençaient le même jour.

Nous devons donc nous représenter les sages de l’Égypte comme ayant des notions exactes sur la durée de l’année solaire, et néanmoins comme ne l’ayant pas introduite dans l’institution du calendrier civil en usage dans l’empire égyptien; Le calendrier sciemment irrégulier ne comptait que 365 jours complets, et rétrogradait ainsi presque d’un quart de jour chaque année sur la révolution solaire. »

Pour complètement terminer sur la réelle durée d’une année égyptienne, voici ce que Diodore de Sicile ( 1 er Siècle avant notre ère ) écrivit aussi sur ce sujet :

 » Les Egyptiens ont aussi distribué les mois et les années d’après une méthode qui leur est particulière. Ils comptent les jours, non d’après la lune, mais d’après le soleil ; ils font chaque mois de trente jours, et ajoutent cinq jours et un quart aux douze mois pour compléter ainsi le cycle annuel. Ils n’ont donc pas recours, comme la plupart des Grecs, aux mois intercalaires ou à des soustractions de jours. Ils paraissent aussi savoir calculer les éclipses de soleil et de lune, de manière à pouvoir en prédire avec certitude tous les détails. »

Source : Bibliothèque historique – Livre I -Traduit par Ferdinand Hoefer – 1851

Il est donc absurde de croire que les Anciens Egyptiens avaient un calendrier composé de seulement 360 jours auquel ils rajoutaient 5 jours « épagomènes ». En effet, il faut savoir qu’un degré d’un cerce de 360 degrés comme le Zodiaque de Denderah correspond astronomiquement à 1, 014 jour. Si nous multiplions 0,014 jour par 360 degrés, nous obtenons 365,04, c’est à dire à quelques heures près la durée réelle équivalente à une année solaire, ce qui rend superflue l’invention grecque des 5 jours épagomènes. Il faut savoir qu’une année solaire n’est pas toujours de 365 jours et un quart, en effet, celà dépend par exemple, si on parle d’une année sidérale ou d’une année tropique ou encore d’une année anomalistique.

Les degrés comme vous le savez sont utilisés par les Astronomes afin de calculer la position des Astres et par extension pour déterminer une position spatiale de Distance mais aussi de Temps et ce sont bien les Anciens Egyptiens qui ont inventé les degrés.

L’invention des degrés :

Quelle est la civilisation qui nous a transmis cette manière de représenter un degré et de compter degré après degré jusqu’à 360 pour former un cercle ?

  • Ce ne sont pas les Romains avec leurs chiffres qui changent de forme dès le chiffre 3.
  • Ce ne sont pas les Hindous avec leurs chiffres qui changent de forme pour chaque unité.
  • Ce ne sont pas les Asiatiques avec leurs chiffres en forme de traits horizontaux jusqu’à 3 et ensuite qui changent de forme.
  • Ce ne sont pas les Grecs avec leurs chiffres en forme d’Alphabet et qui changent de forme.
  •   Ce ne sont pas les Mésopotamiens avec leurs chiffres qui se dédoublent se triplent et changent de forme.
  • Ce ne sont pas les Arabes avec leurs chiffres ( inspirés des chiffres Hindous ) qui changent de forme.
  • Ce ne sont pas non plus les Mayas avec chiffres composés de traits horizontaux surmontés de points.

Les Anciens Égyptiens semblent être les seuls à l’origine des degrés tels que nous les représentons sur un cercle et plus familièrement sur une Horloge, selon le Tableau ci-dessous :

Des archéologues ont découvert des hiéroglyphes égyptiens de grande taille gravés sur une paroi rocheuse du site de Nekheb (actuellement El Kab, dans le sud de l’Egypte). Ces hiéroglyphes figurent parmi les plus anciens connus, ils datent de 3200 av.EC. Sur la photo ci-dessous, dans le rectangle rouge, on peut observer 12 traits qui se suivent comme les douze mois de l’année :

Les égyptologues nous indiquent que pour différencier les unités des dizaines, les Égyptiens utilisaient ce qu’ils nomment une anse.  Les petits traits verticaux que les égyptologues nomment “bâtons” s’arrêtent donc au nombre 9. Sur les tableaux modernes, on a tendance à rassembler ces traits par groupe de 4, comme les jours barrés qu’un prisonnier grave sur les murs de sa cellule. Mais à l’époque de l’Égypte ancienne, ces traits étaient sculptés en file indienne comme on peut le voir sur la photo ci-dessous avec le nombre 6 :

De toutes les cultures passés ou présentes, seule l’Égypte antique a utilisé des traits verticaux pour désigner les unités. Selon Anne Sophie Bomhard, le calendrier égyptien remonte aux environs de l’an 3500 av.EC, ce qui correspond à la datation des hiéroglyphes “géants” et des traits numéraires du site de Nekheb.

Il est à noter que les Phéniciens ont aussi utilisé les unités des chiffres égyptiens mais rappelons que l’Egypte est plus ancienne que la Phénicie. La chercheuse Anne-Sophie von Bomhard fait remonter le calendrier solaire égyptien dès -3000. Quoi qu’il en soit ce ne sont ni les Mésopotamiens, ni les Grecs, ni les Romains qui avec leurs chiffres ont permis le découpage d’un cercle en 360 degrés.

Pourquoi s’arrêter au chiffre 9 ?

Lorsqu’on s’arrête à 9 traits correspondant au chiffre 9, il est possible de diviser 360 par 4, 4 comme 4 points cardinaux. Certes les Anciens Egyptiens avaient un Calendrier avec 3 Saisons en plus de leurs 4 Points Cardinaux et c’est justement cette particularité combinant le chiffre des 3 Saisons et des 4 Points Cardinaux qui facilite le calcul des 12 Mois de l’Année.

Rappelons que les Grecs et les Romains utilisaient des calendriers lunaires auxquels ils rajoutaient des jours, des semaines et même un mois entier selon les années. Lorsqu’on parle de « jours épagomènes » on transfert une coutume grecque sur une culture égyptienne qui n’a jamais eu recours à ces jours épagomènes.

Après cette analyse des mois égyptiens, nous allons aborder maintenant le Nouvel An Égyptien.

Le Nouvel An Égyptien :

Nous avons remarqué dans le chapitre : Les Saisons Égyptiennes, que le Mois de Thot de la Saison Hekhet annonce le « Nouvel An Égyptien » du Calendrier Nilotique mais les étoiles jouaient aussi un grand rôle pour annoncer la crue du Nil, mais ce n’était pas le seul repère dont se servait les anciens égyptiens.

En effet, la migration des oiseaux était aussi une référence, notamment celle des flamants roses ( Phoenicopterus ruber roseus) par exemple, saviez vous que la durée de l’incubation du petit flamant rose couvre une période de 28 à 30 jours, c’est à dire précisément la durée d’une période lunaire complète ou la durée d’un mois solaire égyptien.

Le petit flamant rose quitte ensuite le nid vers 4 jours pour suivre ses parents et il commencera à voler vers le mois de Juillet à environ 72 jours…En général, les jeunes flamants restent pendant 2-3 ans sur le lieu de leur premier hivernage. Dès le mois de juillet, les flamants roses d’Europe vont hiverner sur les côtes de la Méditerranée et notamment en Égypte.

Le flamant rose était considéré par les Égyptiens comme l’incarnation du Phénix, l’ancien nom du flamant rose est le « Flambant », tel était le nom donné autrefois au flamant rose, flambant comme le Phénix qui renaît de ses cendres mais qui symbolise aussi le retour du Soleil.

Les Égyptiens utilisaient aussi un hiéroglyphe en forme de flamant pour signifier la couleur rose. N’oublions pas que le Flamant rose passe son temps en général les pattes dans l’eau, ce qui fait de lui, un excellent nilomètre ou « mesureur » du niveau d’eau…

Le Papyrus :

La plante papyrus était très commune à l’ère antique. Elle poussait alors dans le lit du Nil – fleuve sacré – et plus particulièrement dans son delta. Elle avait, de ce fait, une fonction religieuse et politique. Ainsi, le papyrus était représenté sur les temples ou porté lors des processions et signifiait la renaissance et la régénération du monde. Le Papyrus était assimilé au Fleuve Nil, même la forme du Nil évoque celle d’une tige de Papyrus ou celle d’une tige de Lotus :

Emblème de la Basse-Égypte, il était personnifié par la déesse Ouadjet, qui est représentée sous la forme d’un serpent, le cobra (ouadjt : hiéroglyphe du papyrus, signifiant aussi le vert de malachite, la prospérité).

Les tiges peuvent atteindre trois mètres de haut en moyenne. Le papyrus pousse sur des terrains sableux et gorgés d’humidité, avec un ensoleillement important toute l’année et ne craint pas d’avoir le pied de sa tige entièrement immergé.

Le Papyrus étant une plante présentant de multiples dérivés comme le papier, des instruments, la coque des barques, est donc un symbole de prospérité.

Les Anciens Égyptiens rassemblaient plusieurs tiges afin d’en faire un gros bouquet comme ceux que l’on voit à la proue des grands navires soit à la proue et à la poupe des petites embarcations des pêcheurs qui était faites principalement de tiges de papyrus attachées entre elles.

Le Papyrus a besoin de beaucoup d’eau pour sa croissance, de fait, cette plante symbolise parfaitement la crue du Nil tant attendue.

Le Lotus :

Cette plante a un parfum délicat dont la tige est relativement assez épaisse et peut s’élever jusqu’à un mètre cinquante au dessus de l’eau, ce qui différencie le lotus du Nénuphar.

Les fleurs du Lotus fleurissent en fin de printemps et en début d’été uniquement s’ils sont exposés au plein soleil.

En plus du parfum suave qu’elle dégage, cette plante est aussi médicinale, ce qui lui attribue aussi un symbole de vie.

Les fleurs, les graines, les racines et la feuille jeune du lotus sont comestibles, Le lotus notamment le lotus bleu que l’on trouve aussi en Égypte, a un effet tant narcotique qu’euphorisant, en dose élevée, il devient légèrement hallucinogène, ce qui explique sans doute aussi son caractère divin représenté sur les bas-reliefs égyptiens.

C’est une plante qui contrairement au papyrus n’a pas besoin de beaucoup d’eau, mais de beaucoup de soleil, mais elles croissent bien toutes les deux dans l’eau.

Le Lotus était déjà décrit par le Philosophe grec Théophraste ( vers -371 à -287 ) dans la flore du Nil. Les Anciens Égyptiens combinaient parfois plusieurs éléments différents afin de bien insister sur telle ou telle symbolique.

C’est pourquoi les tiges de Papyrus et Lotus combinées se trouve à proximité du Fleuve Nil représenté avec la tête d’un oiseau le flamant rose. Les anciens Égyptiens se servaient aussi d’autres indices comme certaines espèces de poissons, bref, la nature était une référence intarissable pour l’Égypte Antique pour que ceux-ci en créent leur calendrier.

Tous ces indices côte à côte nous amènent à la conclusion que le Nil est bien représenté sur le Zodiaque de Denderah et que celui-ci servait bien aussi de calendrier pour l’Ancienne Égypte.

Ces détails nous renseignent aussi sur la bonne position du zodiaque, c’est à dire le sens dans lequel il doit être observé, car si la crue du Nil indiquée par ces détails que nous venons d’analyser, annonce le début de l’année de l’Égypte Antique, et ce à partir de la Saison Hekhet, avec le premier Mois Thot, il suffit de positionner un des sommet du triangle équilatéral des 3 saisons, afin de déterminer automatiquement où commencent les deux autres saisons.

Parlons maintenant des étoiles prises aussi en référence pour connaître la crue du Nil.

L’étoile Sopdet :

Sepdet, Sépédèt, Sothis (en grec) ou encore Sopdet est une Déesse représentée sous les traits d’une femme dont la tête est surmontée d’une étoile, sur le Zodiaque cette étoile est représentée au dessus de la tête d’une vache couchée sur une barque, elle est aussi représentée sur le plafond de la salle hypostyle du Temple de Hathor voici la représentation :

Sopdet a été naturellement associée à la fertilité et à la prospérité, ses attributs en plus de son étoile au-dessus de la tête, était la tige ou plant de Papyrus et une barque.

Les Anciens Égyptiens la représentait aussi sous la forme d’une femme sur de nombreux bas-reliefs comme celui du Ramesseum du temple jubilaire de Ramsès II, comme ci-dessous :

Voici un montage qui montre la position des constellations actuelles par rapport aux constellations égyptiennes dans le voisinage de l’Étoile Sopdet représentée par la Vache couchée sur sa barque :

Nous observons bien que la Vache Sopdet est entourée par Orion, Lepus ( Le Lièvre ), ainsi que Canis Minor, que les Anciens Egyptiens avaient nommé Oupouaout.

Mais on ne voit pas de chien sur le Zodiaque Égyptien pourtant on lit un peu partout que l’Étoile Sopdet-Sothis est une étoile de référence pour les Anciens Égyptiens selon ce fameux chien Sirius ?

Sur le Zodiaque de Denderah, on observe ce qu’on pourrait appeler la « boucle », c’est à dire la date du nouvel An dans la direction circulaire que forme le cortège menée par le Lion-Soleil suivi des onze personnages de l’écliptique.

Cette « boucle » est représentée par un plant de papyrus, rappelons que le papyrus est représentée aussi sur la tête de la déesse Sopdet :

Voici cette grosse tige de papyrus exposée au Musée du Louvre sous le nombre de trois plants qui représentent le Delta ( Basse-Egypte ) :

Ce plant de Papyrus deviendra au 18 ième Siècle grâce à Nicolas-Louis de Lacaille en 1752, la Constellation Caelum ( le Burin, que l’on représente en général par 2 ou 3 étoiles ).

Certains prennent ce plant de papyrus comme étant ce qui désigne l' »axe du Temple », mais c’est une grossière erreur, car ce plant de papyrus sur lequel est posé un Faucon comme nous pouvons le voir sur le Zodiaque de Denderah était déjà utilisé sous forme d’amulette comme montré ci-dessous :

Cette amulette sur laquelle on voit un faucon posé sur un plant de papyrus, est de petite taille, elle tiendrait dans une poche, en fait, il s’agit d’une protection d’Hathor que l’on peut voir exposée au Musée du Caire, elle est datée de l’époque de Ramsès, soit 1200 ans avant la datation que le Musée du Louvre accorde au Zodiaque de Denderah.

Ce qu’on nomme « axe du temple » est donc une pure théorie, mais certainement pas un statut avéré, car cette amulette était transporté sur soi et n’indique pas seulement une direction mais aussi une protection.

Voici une autre amulette porte-bonheur reprenant ce plant de papyrus exposée au Musée du Louvre, et qui a appartenu à Paser, haut fonctionnaire ayant servi sous Ramsès Ier puis sous Séthi Ier :

Sirius n’est donc pas représenté sous la forme d’une femme, ni d’une vache et encore moins d’un chien mais bien sous la forme de cette grosse tige de papyrus, c’est en tout cas, ce que montre la position de cette étoile si on se sert d’une carte astronomique nous indiquant la position de cette étoile.

Sopdou régit un vaste territoire qui s’étend des marges orientales du delta du Nil au Sinaï. Il est le maître du Sinaï et de ses minerais de malachite (pierre verte). Il contrôle l’accès Nord-Est du territoire égyptien, la porte d’entrée de l’Égypte. Il protège les routes et veille aux circulations entre l’Asie et l’Afrique. Il repousse les bédouins et les Asiatiques venus de Palestine. Il protège le roi lors des batailles. Il accompagne et garde le soleil renaissant qui se lève à l’Est.

Sur la stèle en bois ci-dessus datée du règne d’Amasis ( -570 à -525 ) exposée au Louvre, on remarque que Sopdou est aussi représenté comme un être hybride mi-homme, mi-faucon et que ses attributs similaires à ceux de la déesse Sopdet à laquelle, on le lie comme sa parèdre, sous des plumes de papyrus. C’est sans doute pourquoi, cet oiseau est posé sur la grosse tige de Papyrus qui nous indique la position réelle de l’étoile qu’on nommera Sirius. On peut lire aussi cette enquête sur la manipulation de cette étoile.

Nous allons aborder maintenant la Crue du Nil en fonction du Solstice d’été, si nous parlons de la Crue du Nil, nous devons parler de la constellation du Cancer, on constate que ce crustacé est légèrement en décalage par rapport la ronde de l’Écliptique, pour bien visualiser ce décalage, aidons-nous d’une spirale.

La Symbolique de la Spirale dans l’Egypte Antique :

On observe sur le Zodiaque que le Cancer se trouve juste au dessus du Lion :

Selon M. J. Saint-Martin ( 1791-1832 ), Orientaliste et membre de l’Institut de l’Académie royale, le Solstice d’été avait lieu aux environs de -2252, à l’époque de l’exécution du disque céleste, dans la Constellation du Lion mais c’est « faux », le solstice d’été lors de cette année là, eut lieu le 12 Juillet, c’est à dire dans le Mois et la constellation du Cancer selon le calendrier actuel mais ce savant n’a pas tort si on se fie à la position du Cancer qui se trouve au-dessus de la tête du Lion comme on peut le voir sur le Zodiaque égyptien.

Il est intéressant de constater que la question du solstice d’été a une importance considérable pour ceux qui ont étudié et écrit sur le Zodiaque de Denderah en particulier au 19e siècle et la position particulière du Cancer sur le Zodiaque a été un véritable pour les savants de cette époque.

Le Soleil nous le savons tenait une place primordiale pour l’Égypte Antique, et nous savons aussi que les anciens égyptiens se servaient du scarabée entre autre avatar de l’astre solaire, mais il semble qu’une certaine confusion règne en ce qui concerne la désignation du dieu Khépri en rapport avec le Cancer.

La Spirale du Cancer, nous invite à analyser le lien que l’égyptologue Christiane Desroches Noblecourt a établi entre le dieu Scarabée Khépri et le Cancer, car il il semble un peu trop rapide de conclure que les Anciens Egyptiens se servaient de Khépri pour illustrer le Cancer ou Crabe céleste, car si ils avaient voulu représenter un scarabée en lieu et place du Cancer, pourquoi, est-ce un crabe qui se trouve sur le Zodiaque de Denderah ?

Voilà, un mystère qui mérite aussi une analyse plus approfondie, que vous découvriez grâce à ce lien.

Ce qui est très intéressant avec la théorie de M. J. Saint-Martin,  c’est que ce savant est le seul qui a indiqué une année très proche du règne du Pharaon Pépi Premier a qui nous devons la construction du Temple de Denderah selon l’égyptologue François Daumas qui a retrouvé une statuette mais aussi des bas-reliefs représentant ce pharaon de la fin de l’Ancien Empire.

Grâce à Saint Martin et Daumas, nous connaissons maintenant la date de construction du temple et la date de la sculpture du Zodiaque circulaire, il est intéressant d’indiquer que tous les savants du 19e siècle n’ont jamais fait allusion à des éclipses comme ce sera le cas en 1995 avec l’astrophysicien Eric Aubourg.

L’intervention de cet astrophysicien moderne a néanmoins été nécessaire pour contredire l’affirmation de Jean-François Champollion qui selon lui datait le Zodiaque de Denderah du IIe siècle de l’Empire Romain, c’est à dire il y a 18 siècles à peine et ce pour plaire au Clergé comme en témoigne cet extrait écrit par son ami Letronne dans la Revue Archéologique 1ère Année, N°1 du 15 AVRIL AU 15 SEPTEMBRE 1844, page 397.

Pour les lecteurs anglais, voici la traduction : “Pour fixer les idées à cet égard, je me contenterai de citer cette phrase de Champollion, dans sa lettre du 24 novembre 1828, phrase qui n’existe que dans son manuscrit, et qui avait été retranchée par l’éditeur : “Du reste” dit-il : “Qu’on ne se presse d’ailleurs pas de triompher, car le cartouche du zodiaque est vide et qu’il ne porte aucun nom, car toutes les sculptures de cet appartement, comme celles de tout l’intérieur du temple, sont atroces, du plus mauvais style, et ne peuvent remonter plus haut que Trajan et des Antonins”. Après avoir vu le monument, Champollion se convainquit que l’exécution du zodiaque est d’un siècle plus tard qu’il ne l’avait pensé“.

Cet extrait fût publié par son ami Jean-Antoine Letronne (1787-1848), qui lui aussi, sans avoir la moindre formation ni compétence en astronomie, a soutenu la datation farfelue de Champollion indiquant que le Zodiaque de Dendera serait daté du IIe et même du IIIe siècle de l’ère commune. Tous deux étaient aussi nuls en histoire qu’ils l’étaient en astronomie, puisque nous savons que l’Égypte antique cessa d’exister avec la mort de Cléopâtre VII (69-30 av. EC). Aucun temple, aucun monument égyptien ne fût construit après son décès. L’écriture hiéroglyphique cessa d’être utilisée, et le monothéisme copte, héritier de la culture macédonienne et non pas égyptienne, remplaça les croyances égyptiennes antiques.

Le « Père de l’Egyptologie » qui a été jusqu’à prétendre « Je suis tout à l’Égypte, elle est tout pour moi » n’a pas hésité à faire du « Zodiaque de Denderah » un objet romain pour être nommé directeur du Musée du Louvre en échange du service rendu au Clergé qui se servit de lui pour contrer les savants comme Saint Martin, Biot, ect… qui proposèrent des dates antérieures au Déluge.

Saint Martin avait cru qu’en datant cet artefact égyptien de l’an -2252, que le Clergé qui fixa la date du Déluge en l’an -2349 précisément ne serait pas offusqué mais lui aussi fût inclus parmi les hérétiques que le Pape Léon XII menaça d’excommunication.

Les Solstices et les Equinoxes sont rattachés aux quatre saisons occidentales, mais nous savons que l’Égypte Antique se basait, elle, sur trois saisons.

Il serait donc superflu de chercher à faire coïncider notre solstice d’été avec le Nouvel An Égyptien, ce sont bien deux événements différents. Mais peut on affirmer pour autant que les Solstices n’avaient pas d’importance pour les Egyptiens ?

Nous allons le vérifier avec le Nombre d’Or :

Le Nombre d’Or :

Nous savons que les mesures de la Grande Pyramide de Gizeh sont basées sur le Nombre d’Or :

Les Anciens Égyptiens nous démontrent que le Zodiaque de Denderah lui aussi a été réalisé sur base du Nombre d’Or, prenons la forme géométrique du nombre d’Or et superposons-la sur le Disque céleste en nous basant sur la spirale du Cancer en fonction de l’axe Nord/Sud  :

Nous observons si on part précisément de la moitié du zodiaque dans sa verticalité que la boucle du Nombre d’Or vient se positionner entre les représentations du Cancer et du Lion, ce qui indique le solstice d’Eté selon Saint Martin qui le data de l’an -2252. Continuons notre développement est rajoutons la forme géométrique du Nombre d’Or dans la seconde moitié mais à l’envers de la première, cette fois-ci :

Nous remarquons que les deux boucles sont décalées l’une par rapport à l’autre, notons que ce décalage exprime aussi la diminution de la période de clarté qui s’opère lorsqu’on franchit l’équinoxe d’Automne, les jours deviennent plus courts, c’est à dire que la clarté du soleil vu de la Terre, diminue pour atteindre son point le plus bas au Solstice d’Hiver. Le soleil à partir du Solstice d’Hiver va commencer à son mouvement ascensionnel, c’est à dire que les jours vont rallonger, que la clarté va augmentée.

Traçons une ligne d’une boucle à l’autre pour mieux observer ce phénomène :

Cette ligne bleue coupe le zodiaque précisément en deux, c’est à dire à égale moitié, elle traverse le Capricorne ( Solstice d’Hiver ) et le Cancer ( Solstice d’Eté ), nous constatons que les créateurs du Zodiaque de Denderah se sont basés sur la trigonométrie pour sculpter le bas-relief des personnages, c’est à dire que ceux-ci n’ont pas été sculptés au hasard comme si il s’agissait d’un remplissage de surface.

Continuons le développement avec le nombre d’or, car il faut écarter toute coïncidence, nous allons en tenant compte de la verticale du milieu, voir si le nombre d’or se répète :

Nous observons que le Nombre d’Or, non seulement se répète bien et qu’il continue d’indiquer la région du Cancer et du Lion, voyons si le Nombre d’Or se répète encore :

Nous observons que le Nombre d’Or se trouve par 3 fois indiqué sur le Zodiaque, tout hasard ou toute coïncidence est donc exclue, les créateurs du Zodiaque de Denderah ont donc réalisé avant de commencer à sculpter le bas-relief, un plan géométrique se basant sur le Nombre d’Or, ce qui démontre déjà que les Grecs ne sont pas les seuls à s’être servi de la trigonométrie.

Les Anciens Égyptiens se sont surpassés en se servant de la trigonométrie pour une structure astronomique tel que le Zodiaque de Denderah, ce qui pour l’époque Antique est unique. Nous étions habitués à l’utilisation du Nombre d’Or principalement pour un usage architectural comme en témoigne les Pyramides , si vous souhaitez en savoir plus sur la maîtrise du Nombre d’Or par l’Égypte Antique, servez-vous de ce lien.

Orion l’Égyptien et les adaptations Gréco-romaines :

On lit souvent que les personnages du zodiaque circulaire égyptien ne ressemblent pas aux personnages de l’astronomie grecque, mais c’est une erreur de penser cela et pour plusieurs raisons, d’abord, parce que c’est la civilisation gréco-romaine qui s’est inspirée des anciens égyptiens et non le contraire et ensuite parce qu’il faut se baser sur le dessin « naturel » que forme les étoiles des constellations et non pas sur le dessin figuratif que les astronomes ont représenté pour illustrer chaque constellation, voyons par exemple, la représentation de Orion :

Sur les deux Zodiaques ( rectangulaire et circulaire ) du Temple de Denderah, on constate que l’aspect figuratif de la constellation d’Orion, formée par ses étoiles de base, se vérifie par la superposition du dessin astronomique ( ou astérisme ) de Orion sur le bas relief, par contre, les dessins gréco-romains ne correspondent pas vraiment voir pas du tout au dessin astronomique de Orion.

Sur l’un on voit une massue dans la main gauche du personnage, dans l’autre on voit une massue dans la main droite, l’un porte un bouclier, l’autre une peau de bête. En fait, il semble que beaucoup de personnes font la confusion entre Orion et Herakles dit Hercule, car la massue est son attribut et non pas celui de Orion dont la tradition mythologique fait de lui, un archer.

De fait, cette confusion crée de nombreuses erreurs astronomiques, à commencer par celle de l’emplacement des constellations de Orion et de Herakles dans le ciel, ils sont pratiquement opposés, de plus ces personnages n’ont pas la même légende, la même histoire.

La Massue d’Orion est donc un leurre, une erreur, elle n’existe pas dans le ciel, car ce qui sert à l’identification de Orion dans le ciel c’est surtout son corps en forme de « sablier » ou ses 3 fameuses étoiles.

Toutefois, on peut remarquer que les Anciens Égyptiens ont pensé à faire dépasser le Nékhekh ( que l’on nomme vulgairement fléau, fouet ou flagellum ) de l’épaule de leur Orion égyptien :

Mais ils ont aussi pensé à représenter le bras tendu tenant un sceptre ( ouas ), ces détails nous démontrent à quel point l’Astronomie Égyptienne a été très fidèle quant à la représentation naturelle des constellations contrairement aux astronomes de la Renaissance dont chacun y a été de son imagination en l’habillant selon l’époque où l’astronome l’a représenté.

Quoi qu’il en soit, c’est soit le bras levé bien haut de Orion que l’on voit sur le zodiaque rectangulaire, soit le nekkekh de l’Orion que l’on voit sur le zodiaque circulaire qui a du donner l’idée aux gréco-romains d’y voir une massue.

Les 4 points Cardinaux selon l’Egypte Antique :

Les 4 points cardinaux ne sont pas représentés par les 4 femmes comme on le lit ici et là, les 4 points cardinaux sont représentés par les 4 paires de Faucons ( que certain(e)s nomment Shemsu-Hor -Les Suivants d’Horus comme il en est fait mention dans le Temple de Denderah ), les 4 point inter-cardinaux sont eux représentés par les 4 Déesses ou femmes :

Ces directions cardinales liées aux « oiseaux » du Zodiaque sont confirmées par la fête de Min qui se déroulait suivant un certain nombre d’étapes rituelles, dont entre autre, le lâché de quatre oiseaux volant vers les quatre points cardinaux. Sur le panneau explicatif du Zodiaque exposé au Louvre, on observe que le Musée a interverti les points cardinaux avec les points inter-cardinaux, mais qu’en plus, les points cardinaux ne sont pas aux bons endroits selon le lever Héliaque de l’Etoile Sopdet du Mois Thot du début du Mois Hekhet qui rappelons-le a lieu à l’Est :

Nous devrions cesser de polluer notre vision et notre esprit avec la Mythologie grecque lorsque nous observons le ciel, car le ciel n’est pas une adaptation des mythes grecs, n’en déplaise à tous les astronomes qui commettent cette erreur. Ce ne sont pas les Grecs qui sont apparus les premiers après le Big Bang. Vous pouvez lire aussi cet article concernant la bonne orientation du Zodiaque de Dendéra.

Orion n’est pas Osiris :

Flinders Petrie, l’égyptologue assimile Orion à Sah ou réciproquement, et de là Orion à Osiris mais Osiris ( Usire et Ausares pour les Egyptiens ) n’est pas Orion, car sinon pourquoi les créateurs du Zodiaque Egyptien auraient-ils représentés Osiris ailleurs sur le Zodiaque ?

Osiris devrait se trouver à l’Ouest, puisque Osiris symbolise l’Ouest, le « Monde des Morts » et c’est précisément là qu’il se trouve sur le Zodiaque de Denderah :

Osiris se trouve près de la Constellation Ara ( Autel ) représentée par Sobek, le dieu Crocodile, dans la « région » du Scorpion, le dieu Sobek nous le savons préside aussi au « jugement des morts ».

On sait que Osiris indique l’Ouest, de par la position des Temples qui lui sont consacrés mais aussi parce que c’est à l’Ouest que le Soleil se couche.

Isis représente l’Est, comme son Temple à Philae qui se trouve à l’Est, parce que c’est là que le Soleil se lève.

C’est pourquoi, les créateurs du Zodiaque les ont représentés opposés l’un à l’autre et ce dans les bonnes directions cardinales, le couple divin se trouve bien représenté à l’opposé de l’un et l’autre, comme un couple de « frère et soeur » ou d’ « époux », c’est cette notion de « couple » qu’il faut comprendre et non pas qu’ils couchaient ensemble dans un rapport incestueux, comme l’esprit vulgaire le conçoit.

De fait, il est impossible que Orion représente Osiris-Ausares, car si on retient l’idée saugrenue que Orion est Osiris, cela signifierait que le couple divin indiquerait la même direction cardinale !

Cette analyse au sujet de Orion, nous a bien démontré que les 4 Directions Cardinales qu’indique le Musée du Louvre sur son panneau explicatif du Zodiaque de Denderah sont complètement erronées.

En ce qui concerne l’oeil Oudjat censé être l’éclipse lunaire du 25 septembre -52 ( -51 ), voici ce qu’on peut en dire :

L’Oeil Oudjat Lunaire :

D’après le mythe, Horus, fils d’Isis et d’Osiris, aurait perdu un œil dans le combat mené contre son oncle Seth pour venger l’assassinat de son père. Au cours du combat, Seth lui arracha l’œil gauche, le découpa (en six morceaux, d’après une version de la légende) et jeta les morceaux dans le Nil. À l’aide d’un filet, Thot repêcha tous les morceaux sauf un. Il suppléa miraculeusement le 6e fragment manquant pour permettre à l’œil de fonctionner de nouveau, rendant ainsi à Horus son intégrité physique.

L’oeil Oudjat avait une fonction magique liée à la restauration de la complétude et à la vision de « l’invisible » mais au delà de cette symbolique, y a t’il vraiment eu une éclipse lunaire le 25 Septembre -52 ?

Il faut déjà savoir que ce n’est pas le 25 Septembre mais le 26 Septembre selon la Nasa qu’il y a eu une éclipse Lunaire totale mais et celle-ci ne fût pas observable en Egypte mais ailleurs en Afrique, précisément à Libreville au Gabon. Voici ce que nous montre la  Nasa avec la carte ci-dessous :

eclipse lun

Le point noir indique le moment où il y a eu l’alignement dans un plan du centre de la terre de la lune et du soleil, c’est à dire l’équivalent du maximum d’une éclipse solaire. Il n’y a donc pas non plus d’éclipse Lunaire représentée sur l’artefact égyptien qui fût observée en Egypte ni pour la date indiquée par le Musée du Louvre ni pour le lendemain de cette date soit le 26 Septembre. Alors si ce n’est pas une éclipse Lunaire qu’est-ce que c’est que cet oeil Oudjat ? Vous pouvez le découvrir en lisant cette autre enquête.

Nous allons maintenant décrire l’époque que désigne le Musée du Louvre pour le Zodiaque de Denderah, c’est à dire les années -50 afin de constater que cette époque n’a pas été propice à la construction du Temple de Denderah et à la création de son zodiaque circulaire. A cette époque, ce fût le Pharaon Macédonien Lagide Ptolémée XII qui régna sur l’Egypte.

Qui était Ptolémée XII ?

Né vers -98 ( l’année 117 a également été proposée), Ptolémée XII, Neos Dionysos Philopator Philadelphos, dit Aulète (le Flûtiste) est probablement le fils de Ptolémée IX et d’une mère inconnue, peut-être une concubine, parfois identifiée à Cléopâtre IV. Il est ausi connu sous le nom de Tophus (le Bâtard).

Il est porté sur le trône par la foule d’Alexandrie composée largement d’une population grecque en -80 tandis que son frère règne sur l’île de Chypre. Il épouse sa sœur, Cléopâtre VI Tryphaïna, selon les usages de sa lignée et est couronné à Alexandrie (non à Memphis comme l’aurait exigé la tradition) en 76 seulement. Très vite, il s’affirme comme un vrai Lagide, par son incompétence politique et ses excès en tous genres.

Or, tandis qu’il se livre à ses débauches, Rome hésite sur la conduite à tenir envers ce souverain lagide : reconnaître sa légitimité ou annexer son royaume, l’Égypte ne l’oublions pas était le « grenier à blé » de la Rome Antique.

Cette année-là, la question de l’Égypte se pose de façon cruciale soulevant la question de la légitimité de Ptolémée, produisant un prétendu testament de Ptolémée XI Alexandre II cédant déjà l’Égypte au peuple romain.

En 59, Ptolémée XII obtient verse à Jules César, une énorme somme contre sa reconnaissance officielle avec le titre d’ « ami et allié du peuple romain », c’est-à-dire, dans la pratique, ni plus ni moins que Ptolémée XII devient vassal de Rome mais n’oublions pas que c’est le seul moyen pour Ptolémée XII de faire reconnaître son statut de Pharaon, du fait que celui-ci est contesté, mais cet accord avec les romains, n’est pas sans intérêt pour Rome, en effet, celle-ci décide de s’approprier le royaume de Chypre, dont le frère de Ptolémée XII en était le roi.

En 58, le Sénat romain a réglé le sort du royaume indépendant de Chypre dont le roi préféra se donner la mort plutôt que de se soumettre ne voyant pas venir à lui l’aide qu’aurait du lui envoyer son frère Ptolémée XII, ce dernier prudent, refuse d’intervenir.

Les Alexandrins, furieux chassent Ptolémée XII qui se réfugie d’abord brièvement à Rhodes ( Mer Égée, près de Chypre ) et ensuite à Rome tandis que sa fille aînée Bérénice IV Épiphane monte sur le trône d’Égypte.

Mais les banques romaines refusent d’aider Le Bâtard dans un premier temps, puisqu’il ne dispose plus du trésor royal mais Ptolémée XII tente de se concilier les hommes influents et, ayant obtenu quelques assurances vagues, il quitte Rome pour Éphèse ( Turquie ) à la fin de l’année 57.

Ptolémée XII devra patienter jusqu’en l’an -55 pour que l’opportunité de remonter sur son trône se représente et pour se faire, il imagine un plan machiavélique : faire croire que l’Égypte veut envahir la Syrie qui elle est assujettie à Rome, et ainsi profiter de l’armée romaine pour rentrer sans crainte, pour sa vie, en Égypte.

Ptolémée XII de retour en Egypte, est rancunier, il fait exécuter sa fille Bérénice ensuite il gouvernera encore trois ans sous la protection d’une garnison romaine.

« Contre toute attente », Ptolémée XII meurt de mort naturelle en -51 après avoir désigné pour successeurs son fils aîné Ptolémée XIII, âgé d’une dizaine d’années, et sa demi-soeur Cléopâtre VII, âgée de dix-huit ans.

Ptolémée XII fût « bel et bien » le véritable fossoyeur de l’Égypte Antique. Les années -50 n’ont pas pu permettre un chantier de construction pour bâtir le Temple et sculpter le zodiaque, les Anciens Egyptiens avaient d’autres soucis à régler. Mais si cette petite analyse sociologique ne vous a toujours pas convaincu, découvrons ensemble les différences de style entre les deux zodiaques du Temple de Denderah.

Style greco-egyptien et style egyptien :

Il est fort probable que le Zodiaque circulaire remonte à bien avant la Dynastie des Ptolémée, puisque ne figure pas sur celui-ci aucune référence Ptolémaïque.

Pour argumenter cette théorie, il suffit de comparer le style des personnages du zodiaque circulaire avec le zodiaque rectangulaire que l’on trouve dans la salle hypostyle du Temple, le zodiaque rectangulaire, lui est tardif contrairement au zodiaque circulaire qui lui semble plus ancien.

Nous savons que la science de l’Egypte Antique avait atteint son apogée scientifique avec la construction des Pyramides…même Champollion qualifiait l’époque des Ptolémées de « vulgaire », c’est à dire sans raffinement comparée à l’ancien Empire.

On observe bien par exemple avec le Capricorne, par comparaison avec le Plafond de la Salle hypostyle, qu’il est moins élaboré, moins fini, que celui du Zodiaque circulaire, il en va de même avec le Lion.

Il n’y a aucune difficulté à dessiner et sculpter un zodiaque rectangulaire avec des personnages qui se suivent, contrairement à l’Art difficile de la géométrie circulaire d’un zodiaque, d’autant que sa taille n’est pas très grande, le cercle ne fait pas plus de 1 m 55 de diamètre !

On pourrait aussi se poser la question : « Pourquoi deux Zodiaques différents dans le même Temple ? »

En effet, celui de la salle hypostyle de par sa grande taille aurait suffit, pour quelle raison en avoir mis un plus petit et circulaire sur le toit ?

Un autre détail et pas des moindres, si le Zodiaque de Denderah date de la période Ptolémaïque pourquoi le dieu Serapis ne se trouve pas parmi les personnages sculptés ?

Durant l’époque ptolémaïque, le culte de Sérapis a été pratiqué à Alexandrie et à Memphis et même à l’époque romaine, il s’est répandu dans tout le pays, sa popularité a même été exportée jusqu’en Asie Mineure :

Sérapis n’était pas un dieu mineur loin de là, puisqu’il symbolisait Zeus lui-même, d’où d’ailleurs son apparence de vieillard barbu, les historiens américains disent que Zeus a comme origine le dieu Marduk des Mésopotamiens en l’occurrence Perse du temps où l’empire perse engloba la Macédoine et une partie de la Grèce.

Si les Grecs ont jugé à ce point important d’importer leur principal dieu en Égypte afin de l’assimiler au panthéon égyptien, ce par syncrétisme ou volonté politico-religieuse, pourquoi ne se trouve t’il pas sur le Zodiaque circulaire ?

On peut aussi se demander pourquoi dans la chapelle d’Osiris où l’on retrouva le Zodiaque circulaire, n’apparaît pas le cartouche des Ptolémée…

Si ce zodiaque comme l’indique le Musée du Louvre est un héritage des différentes civilisations telles que babyloniennes et grecques, il devrait donc refléter graphiquement les références de ces civilisations, puisque nous savons qu’avant les Grecs, c’est l’empire achéménide ( -539 à -331 ) et avant celui-ci, l’empire assyrien ( -728 à -626 ), qui occupèrent l’Égypte.

Nous avons vu, tout au long de l’analyse du Zodiaque de Denderah que nous nous servions toujours du même sens de lecture, nous allons en développer la raison dans le chapitre suivant :

Sens d’observation du Zodiaque de Denderah :

Le sens où le Musée du Louvre expose la panneau explicatif du Zodiaque de Denderah, inverse la vision du Zodiaque tel qu’il devrait être vu pour être compris !

En effet, pour s’en rendre réellement compte, il suffit de tenir compte de cette partie à droite composée de petites vagues du Zodiaque exposé au Louvre :

On constate avec cette partie du Zodiaque, que lorsque M.Lelorrain s’est servi de poudre de fusil afin d’extraire le disque céleste du plafond, qu’un morceau de la bande latérale illustrée de « vagues » s’est arraché du Plafond.

Il y avait deux bandes de « petites vagues » de chaque côté du Zodiaque, c’est à dire une à droite et une à gauche, la partie qui vint avec le Zodiaque se trouvait à gauche quand on avait le dos au mur pour observer le Zodiaque au Plafond ( cliquez sur l’image si l’animation ne fonctionne pas ) :

On remarque avec ce montage de la partie triangulaire manquante sur le plafond, que le Zodiaque se regardait avec dans le dos le mur qui se trouve à gauche en entrant dans la Chapelle par l’entrée de la Terrasse du Temple.

Si on décolle le zodiaque du plafond de la chapelle, il faut conserver le sens des directions cardinales, nous devons donc observer le Zodiaque en nous basant sur l’EST, c’est à dire là où le soleil se lève, car c’est ce phénomène qu’honorait la culture de l’ancienne Égypte.

L’Est se trouve là où regardent les personnages incarnant la constellation Draco ( Taouret ) et la constellation Leo, c’est à dire à droite :

Pour visualiser le zodiaque correctement, c’est à dire dans le bon sens avec l’Est à droite, nous devons l’observer comme si nous regardions un corps humain qui pourrait représenter le corps de la Déesse Nout :

On constate avec ce montage que la constellation Draco regarde bien vers l’Est, cette direction cardinale est aussi illustrée avec la position du coeur du personnage incarnant le Zodiaque. Initialement le zodiaque ne devait pas être retiré du plafond, pour observer le ciel nocturne avec toutes ces constellations. Pour celles et ceux qui souhaitent continuer cette analyse de la bonne position du zodiaque de Denderah, vous pouvez le faire grâce à ce lien.

Puisque nous avons parler de l’Oeil Oudjat du Zodiaque de Denderah dans son voisinage, juste au-dessus, nous pouvons observer qu’un personnage a presque disparu sur l’original !

Le personnage disparu du Zodiaque :

Si on observe de près le Zodiaque Circulaire Égyptien exposé au Musée du Louvre, on peut nettement constater qu’un des personnages a disparu en haut dans le sens où le montre cet article juste au dessus des Poissons !

En effet, si on compare avec la copie du Musée Égyptien fondé par le Rosicrucien Harvey Spencer Lewis, à San Jose, en Californie aux USA et celle qui a remplacé le zodiaque original au Plafond de la Chapelle du Temple de Denderah en 1920, on observe bien, que la moitié d’un personnage ( Horus ) n’apparaît plus sur l’original exposé à Paris !

Que s’est il passé, pourquoi ce personnage là et pas un autre ? Mystère …

Si on demande au Musée du Louvre, pourquoi la dalle a été sciée comme on peut le voir grâce au trait rectiligne en haut de l’artefact, on vous répondra que la dalle est tombée…C’est plus qu’un miracle qu’une dalle de grès de plus d’une tonne se brise de manière aussi rectiligne. Ce qui certain c’est que lorsque Louis Saulnier, Préfet de Police a montré cet artefact au gouvernement à Paris, en 1822, celui-ci indique bien que le Zodiaque ne comporte pas le trait de scie qui fait disparaître la moitié du personnage encore visible dans son entierté uniquement sur les copies.

Nous allons continuer l’analyse du Zodiaque de Denderah, en abordant cette fois-ci, le contenu astronomique en fonction des Étoiles Circumpolaires, c’est à dire les étoiles Polaires.

Les Étoiles Circumpolaires du Zodiaque de Denderah :

Grâce à l’étoile rouge à 5 cinq branches indiquant les étoiles Circumpolaires composées par les Constellations : Ursa Major, Ursa Minor, Draco, Cepheus, Cassiopea ainsi que le Lynx que l’on peut voir de façon excentrée sur le Zodiaque de Denderah, on constate que les Anciens Egyptiens savaient que la Terre était inclinée sur son orbite, sinon, ils auraient représentées les étoiles circumpolaires au centre du Zodiaque :

Ces étoiles polaires sont bien situées à l’intérieur de l’Écliptique qui lui-même est excentré. Nous constatons que les Anciens Égyptiens n’ont pas représenté leur ciel astronomique de manière fantaisiste comme l’ont fait les astronomes de la Renaissance. Les premiers se sont basés sur la forme naturelle des constellations, alors que les derniers, ont placé dans le ciel, des personnages en fonction des événements historiques comme l’arrivée en Occident d’une girafe grâce aux échanges diplomatiques (notamment XIII et XV eme siècles) entre l’Occident et l’Orient. L’envoi de ce type de cadeau d’ambassade était traditionnel dans le monde arabe médiéval.

Nous refermons cette courte parenthèse à propos de la Constellation de la Girafe, qui néanmoins aura servi à nous faire comprendre qu’il ne faut pas tenir compte des personnages mythologiques grecs de l’astronomie, qui n’ont plus aucun rapport avec les personnages qu’évoquent réellement les formes naturelles des Constellations.

Rappelons que si l’on souhaite en savoir plus sur les autres personnages égyptiens du Zodiaque de Denderah, on peut le faire grâce à ce lien ou en cliquant sur la map ci-dessous.

Il vous suffit de cliquer sur un des chiffres de la carte map ci-dessous pour afficher l’analyse de la constellation égyptienne selon votre choix :

Andromeda Aquarius Aquila Ara Aries Auriga Bootes Cancer Canis Major Canis Minor Capricornus Cassiopea Centaurus Cepheus Cetus Corona Australis Corona Borealis Corvus Crater Cygnus Delphinus Draco Equuleus Eridanus Eridanus Gemini Hercules Hydra Leo Lepus Libra Lupus Lyra Ophiuchus Orion Pegasus Perseus Pisces Piscis Austrinus Sagitta Sagittarius Sagittarius Sagittarius Scorpius Serpens Taurus Triangulum Ursa Major Ursa Minor Virgo Argo Navis

Que nous apporte l’analyse des étoiles circumpolaires, eh bien une autre découverte surprenante, c’est à dire que les Anciens Égyptiens savaient que la Terre est inclinée sur son orbite :

Axe de la Terre :

Si le cercle de l’écliptique ne se trouve pas au milieu du Zodiaque égyptien, c’est parce que l’axe de la Terre est incliné :

Le Zodiaque est donc aussi une représentation de la Terre en plus d’être une planisphère céleste, c’est cette ingéniosité de superposition de plusieurs dimensions et de plusieurs visions astronomiques qui octroie aux Anciens Egyptiens, l’art fabuleux et ô combien difficile de se servir d’un seul « objet » pour nous en transmettre les multiples lectures. Il suffit de savoir qu’au centre du disque se trouve l’étoile polaire ( actuellement l’étoile alfUMi de la constellation Ursa Minor la Petite Ourse ou le Chien Bebon ) et que cette étoile se trouvant juste au-dessus de nos têtes, la Terre se trouve logiquement sous cette étoile.

Vision Astronomique Egyptienne :

La Projection dite azimutale que semble avoir été utilisé par les créateurs de ce Zodiaque, se nomme aussi : « projection azimutale équivalente »

Elle projette directement sur un plan (projection azimutale) et conserve localement les surfaces (projection équivalente) ; mais ne conserve pas les angles :

Elle est assez proche (à petit échelle) de la projection perspective et plus particulièrement de la projection stéréographique où la représentation des parallèles divergent également.

La projection stéréographique était déjà utilisé dans l’Antiquité, mais la projection dite azimutale fut possible seulement à partir de 1772 par le mathématicien et astronome Johann Heinrich Lambert ( 1728 à 1777 ), bien qu’on la fait remonter à la famille Cassini à partir de Giovanni Domenico Cassini, connu en France sous le nom Jean-Dominique Cassini, dit Cassini Ier (1625 à 1712), astronome et ingénieur italien, ce serait véritablement à lui que nous devons la plus ancienne projection azimutale, en l’occurrence équidistante et centrée sur le pôle Nord, datant de 1696 :

Or c’est bien la projection azimutale équivalente ou projection stéréographique conique, que le créateur du Zodiaque circulaire Égyptien a utilisé pour représenter la voûte céleste :

En effet, seule cette projection azimutale permet de rassembler toutes les constellations dans un seul cercle.

Sur le montage ci-dessus, on peut remarquer sur la tranche ou circonférence, que les constellations ( dont le dessin ou astérisme ) ainsi que la première lettre de leur nom en latin sont indiquées ) sont positionnées en fonction de lignes convergentes ( « imaginaires » ) vers le centre du zodiaque, c’est à dire là où se trouve le pôle Nord.

La notion de « lignes convergentes imaginaires »  a servi néanmoins de crayonné ou brouillon au créateur du zodiaque de Denderah, avant qu’il ne commence à sculpter les bas reliefs, sans ces « lignes convergentes imaginaires », il lui aurait été impossible de positionner les constellations à leur juste place sur le zodiaque circulaire égyptien par rapport à leur juste place dans notre ciel étoilé.

Les Pléiades ou les 7 Soeurs :

Le plus amateur des astronomes vous dira que les Pléiades se trouvent bien au Nord-Est, là où se trouve la constellation du Taureau :

L’appellation des « Sept Soeurs », nous le savons provient de la mythologie Grecque, mais dans la Mythologie Egyptienne, existe l’histoire de Isis et les 7 Scorpions ( le Scorpion se trouve directement opposé au Taureau ) :

« Un soir, Isis sort de chez elle accompagnée de 7 scorpions : Petet, Tjetet, Matet, Meseret, Mesetetef, Tefen et Befen. Isis les oblige à une grande discrétion elle se cache de Seth, meurtrier d’Osiris, afin de pouvoir élever son fils Horus jusqu’à ce qu’il soit en âge de venger son père.

Ce mythe provient de la stèle de Metternich exposée au Metropolitan Museum à New York :

Ce genre de stèle était érigé dans tous les sanctuaires d’Egypte, elle avait pour fonction de soigner les fidèles victimes d’attaques d’animaux sauvages.

Ces stèles, munies d’un bassin, pouvaient être aussi érigées dans des édifices publics ; plus petites, elles trouvaient également leur place dans les maisons (dans la chambre) ou les tombes.

Nous observons sur le Zodiaque de Denderah l’avatar de Isis assise sur les talons à proximité direct de 7 étoiles, celles des Pléiades qui se trouvent donc dans le ciel dans la direction Nord-Est en tenant compte du sens du zodiaque de Denderah tel que présenté dans cette analyse.

Derrière le dos de cet autre avatar de Isis à genoux, on peut aussi observer un ensemble de 14 étoiles nommées les Hyades, dont Horace le poète romain ( -65 à -8 ) nous raconte l’histoire suivante :

« Les Hyadas étaient filles d’Atlas,elles avaient un frère nommé Hyas, qui fut dévoré par une lione, et dont elles pleurèrent tant la mort, que leur piété leur mérita le ciel, où elles furent placées sur le front du Taureau , où elles pleurent encore. »

Ces quatre serpents sur la tête de ce personnage féminin qui n’est pas forcément Isis, indique bien que les Greco-Romains dont Horace le Poète, se sont plus qu’inspirés du mythe d’Isis et les 7 Scorpions ainsi que des stèles que l’on nomment les stèles d’Horus, dont la stèle de Metternich fait partie.

Nous allons maintenant aborder, l’analyse de la vie de l’illustre architecte égyptien Sénènmout :

Le plafond astronomique de Sénènmout :

Sénènmout fût l’architecte d’Hatchepsout ( environ -1479 à -1483 ou XVIIIe dynastie ) il a fait construire pour son propre usage une tombe (répertoriée TT 353) qui recèle un document historique de première importance : son plafond astronomique, qui livre de précieuses informations sur l’ampleur et l’exactitude des connaissances astronomiques des anciens Égyptiens.

Fait remarquable, le plafond astronomique de Senmout contient des représentations de constellations plus précises que celles des époques postérieures et nulle influence babylonienne ne s’y exprime.

Le tombeau de Sénènmout reprend le ciel tel qu’il était visible en 1463 avant notre ère.

Nous savons que les Anciens Égyptiens découpaient un mois en 3 tiers, c’est à dire 3 périodes de 10 jours soit 30 jours. Cette division est aujourd’hui aussi utilisée par les Astronomes pour observer le ciel découpé en degrés selon la base de 30°.

Diodore de Sicile ( 1er Siècle avant notre ère ) nous précise :  » A l’entour étaient bâties un grand nombre de chapelles, ornées de la peinture de tous les animaux sacrés de l’Egypte. On montait sur des marches au sommet du tombeau, où il y avait un cercle d’or de trois cent soixante-cinq coudées de circonférence et de l’épaisseur d’une coudée. Ce cercle était divisé en autant de parties qu’il comprenait de coudées ; chacun indiquait un jour de l’année ; et ou avait écrit à côté les levers et les couchers naturels des astres »

Ce cercle fut, dit-on, dérobé par Cambyse II ( mort en -522 ) dans les temps où les Perses conquirent et occupèrent Égypte.

Nous allons aborder maintenant un aspect qui a du vous trotter en tête depuis le début de cette enquête au Pays des Étoiles égyptiennes, c’est à dire le dessin ou astérismes des constellations :

Forme des Constellations :

Évitons de penser qu’il n’existe qu’une seule forme pour les Constellations, en effet, chaque constellation est dessinée par les Astronomes sous différentes formes, prenons par exemple, celle de la Constellation Hercules :

On remarque qu’il existe en général, plus de 4 formes différentes cependant officielles pour chaque Constellation.

Si vous ne reconnaissez pas une constellation selon la forme que lui avaient donné les créateurs du Zodiaque circulaire Égyptien, il est nécessaire de faire une recherche dans plusieurs sources différentes par exemple sur Internet, pour trouver celle qui se rapproche le plus des Anciens Égyptiens, car se baser sur une seule source serait une erreur. Voici un exemple de lien sérieux.

Abordons maintenant ce que certains égyptologues et le Musée du Louvre, nomment le « Cercle des Décans » qui serait visible sur le zodiaque de Denderah :

« Cercle des Décans  » :

Nous avons vu que le Zodiaque de Denderah est composé de plusieurs cercles. Le Musée du Louvre indique que cet artefact affiche 36 décans ou « Génies », mais nous allons voir que ce ne sont ni des décans ni des génies :

Voici l’explication à propos du « Cercle des Décans » que l’on peut lire sur le panneau explicatif du Musée du Louvre :

« Sur son pourtour, 36 génies ou « décans » symbolisent les 360 jours de l’année égyptienne. »

Nous savons à ce stade de notre enquête, que les Anciens égyptiens étaient des géomètres hors pair, de fait concevoir qu’ils aient pu à ce point négliger la division d’un cercle en 36 parties égales, serait mal venu, voilà ce que la division du Zodiaque de Denderah fait apparaître si on trace une ligne à partir de la largeur de l’espace entre chaque personnage du pourtour :

Si nous observons bien l’image ci-dessus, on constate qu’il y a des espaces entre les personnages qui différent en largeur ( espace qui d’ailleurs ne devrait pas exister si on divise un cercle par 36 parts ). Ces espaces différents sont visibles en négatif ( couleur bleue ) sur le Zodiaque Circulaire Egyptien.

Pourquoi y a t’il des espaces et pourquoi sont ils de largeurs différentes ? Et ce n’est pas tout, car en plus des largeurs d’espaces différentes entre les personnages, les personnages eux même sont de différentes largeurs.

D’autant que nous avons vu que 3 constellations : Ara ( Autel ), Eridanus ( Fleuve ) et Cetus ( Baleine ) font partie de ces personnages de la circonférence du Zodiaque de Denderah.

De fait, il faudrait les distinguer en les ôtant de ce « cercle des décans », ce qui ramène le nombre de ce « cercle des décans » à 33 et non 36.

Ce que le Musée du Louvre interprète comme étant des décans est en réalité le cercle des constellations de l’hémisphère Sud. Souvenons-nous que le créateur du Zodiaque de Denderah a utilisé une projection stéréographique conique. De fait, les constellations circumpolaires sont au « centre », elles sont entourées par les constellations de l’hémisphère Nord qui elles sont entourées par les constellations projetées dans l’hémisphère Sud, comme on peut le voir grâce à ce lien.

Le créateur du Zodiaque Egyptien nous surprend encore une fois, par son génie géométrique rarement approché, il a réussi à mettre sur un même plan les deux hémisphères afin de nous permettre une vision globale du ciel.

Certains auteurs affirment que le signe de la Balance ( hémisphère austral )est apparue grâce aux Romains et d’autres disent que c’est grâce aux Mésopotamiens, nous allons voir que la Constellation de la Balance est bien Égyptienne :

La Balance Égyptienne :

Si ce sont les Romains à qui nous devons la représentation de la Balance, comment expliquer qu’elle soit présente sur le Zodiaque circulaire égyptien ?

Nous savons que Rome a envahi l’Egypte Antique à la mort de Cléopâtre VII, précisément le 12 Août -30, avant cette date, Jules César s’était déjà rendu en Egypte, mais d’après les historiens, ce serait juste après juin -48 lorsque son ennemi Pompée s’y réfugia et mourut au Pays d’Osiris, assassiné par le fils de Ptolémée XII.

Nous pouvons constater en visitant le Temple d’Esna, qu’il y figure aussi un zodiaque sur lequel on peut y voir la représentation de la Balance quasiment au milieu de celui-ci près du Scorpion sur la bande inférieure en bas de la vignette ci-dessous  :

Voici la photo afin de l’observer conformément à la réalité, la Balance se trouve dans le coin en bas à gauche tout près du scorpion :

Voici un exemplaire d’une balance moins sacrée que celle de Maât mais qui était utilisée pour le pesage des denrées dans le quotidien des anciens Égyptiens, datant de la 18ème dynastie ( -1550/-1292 ), elle fut découverte en 1906 par Arthur Weigall et Ernesto Schiaparelli dans l’hypogée de Thèbes :

Elle semble correspondre assez bien à la Constellation de la Balance et du cercle qui y est rattaché comme on peut l’observer sur le Zodiaque de Denderah :

Voici les accessoires de la Balance, des poids trouvés à Uronarti au Soudan ( qui faisait alors partie de Égypte Antique ) datant de la XII ème Dynastie ( -1991 /-1786 ) et qui portent le hiéroglyphe de l’or. Remarquez les 7 traits à gauche et rappelez-vous le chapitre consacré aux degrés égyptiens :

Si il existe des poids, c’est qu’il existe une balance, il ne fait aucun doute que cet instrument de mesure mais aussi instrument divin était fort utilisé dans l’Égypte Ancienne.

Voilà qui est clair, la Constellation de Balance, dans la forme que nous lui connaissons actuellement, est bien d’origine Égyptienne.

Pour ceux qui se disent que la Balance pourrait être d’origine Mésopotamienne, ils pourront constater que ce n’est pas forcément la cas, en poursuivant cette analyse de la Constellation de la Balance, grâce à lien.

Mais puisque nous parlons des Mésopotamiens, qu’en est il vraiment de leur aptitudes quant à la science astronomique ?

Mésopotamie et Astronomie :

L’Astronomie Mésopotamienne n’est pas celle dont nous nous servons encore aujourd’hui, car comme déjà écrit, cette civilisation du Tigre et de l’Euphrate n’a jamais représentée le ciel comme l’on fait, les créateurs du Zodiaque de Nitentore, de manière si précise, si esthétique, si astronomique.

Voici à quoi ressemblait l’Astronomie de l’ancienne Bagdad, selon un kudurru datant de vers – 1100, conservé au British Museum de Londres :

On remarque que la forme de cette « stèle » n’est pas circulaire et que pour la comprendre, il faudrait savoir lire le langage cunéiforme. Les Anciens Égyptiens eux ont pris soin d’utiliser un langage compris par tous peu importe la langue, le Zodiaque de Denderah reste donc accessible même aux analphabètes.

Le seul disque « céleste » que la Mésopotamie nous a transmis est celui du Planisphère de la Bibliothèque d’Assurbanipal provenant de Ninive, exposé au British Museum de Londres au Royaume-Uni :

On voit bien avec ce « planisphère » en argile et non en calcaire que la Mésopotamie n’a jamais atteint la perfection, la géométrie, le degré de finesse de l’Art Astronomique de l’Égypte Antique observable sur le Zodiaque de Denderah.

Observez ci-dessous avec le dessin du Planisphère de la Bibliothèque d’Assurbanipal comme les Mésopotamiens étaient peu avancés dans la représentation astronomique accessible à tous :

Observez aussi ci-dessous dans ce florilège de représentations Mésopotamiennes comme cette civilisation n’est jamais arrivé au degré de précision astronomique de l’Égypte Antique ( parmi ce florilège, il y a, notamment en bas de l’image, une représentation moderne, c’est à dire qu’un auteur moderne a essayé de reconstituer un planisphère céleste mais qui n’existe pas dans la réalité. Le comble, c’est que cet auteur moderne s’est servi du Zodiaque de Denderah comme repère )  :

A part le Scorpion, la Vierge, le Lion, le Sagittaire, le Capricorne, l' »Hydre », l’Aigle et …le Verseau, on ne reconnaît même pas les autres personnages et constatez aussi comme le nombre de constellations est inférieur à celui des Créateurs du Zodiaque de Denderah et surtout remarquez l’absence de la Balance !

On constate après cette comparaison entre les deux civilisations antiques, que c’est bien de l’Égypte Antique que provient notre actuelle astronomie incluant la constellation de la Balance.

Voilà qui éclaircit plus notre lanterne sur cette soi-disant formidable « avancée » de l’astronomie mésopotamienne qui en réalité se cantonne pour son iconographie, à quelques personnages, sans plus.

Il est donc erroné d’affirmer que la Mésopotamie est le berceau de l’Astronomie, comme il est erroné d’affirmer que les Grecs ont développés l’Astronomie en Égypte Antique, si cela avait été le cas, les Anciens Égyptiens n’auraient pas créer la Constellation de la Balance.

Refermons cette parenthèse sur l’astronomie mésopotamienne qui aura eu l’objectivité et l’honnêteté de démontrer le peu d’apport qu’elle aura contribué à nous apporter et revenons aux Anciens Égyptiens et leur véritable science des astres.

Science Égyptienne :

Les Anciens Égyptiens nous ont laissé des vestiges qui étonnent encore plus d’un scientifique, plus d’un architecte, plus d’un mathématicien, voici quelques autres découvertes et maîtrises de l’ancienne Égypte :

Les Anciens Egyptiens avaient aussi réussi à calculer :

-L’orientation de la Grande Pyramide vers les quatre points cardinaux est irréprochable: elle est exacte, à quatre minutes trente-cinq secondes près, le couloir descendant est aligné avec l’étoile polaire.

-La coudée sacrée, soit 0,635 660 m, multipliée par dix millions, égale 6 356 600 mètres, c’est le rayon polaire de la Terre (6 356,8 km).

-La distance de la Terre au Soleil avec un décalage de – 0,8 %

Etc…

Pour terminer cette enquête du zodiaque de Denderah, qui nous a dévoilé une Égypte Antique que nous ne connaissions pas vraiment jusque là, nous allons aborder un apport qui a changé notre société sur un autre plan que l’astronomie :

Zodiaque Egyptien et Croyance :

C’est grâce au Zodiaque de Denderah que la France et d’autres pays ont pu devenir laïc ! En effet, au 19 Siècle, s’était installée, une polémique qui allait changer la France, le débat qui y avait lieu concernait la datation pré-diluvienne à laquelle certains académiciens et autres historiens accordaient l’ancienneté du Zodiaque.

Toutes ces discussions entre savants et ecclésiastes autour de la véritable date du vestige circulaire du Temple d’Hathor à Denderah, ont réussies à remettre en question la date qu’accorde la Bible à la création de la Terre, qui selon ce qui y est écrit, ne remonterait pas plus loin que l’an -3200 avant notre ère.

Les Astronomes influencés par ces nouvelles disciplines scientifiques que furent l’ Égyptologie et l’Archéologie ont commencé à se sentir gênés d’appartenir à une société si « sotte » de croire à une date aussi ridicule, fusse t’elle biblique.

La surprise fût telle que personne n’avait imaginer qu’un « morceau de pierre » tel que le Zodiaque de Denderah allait à ce point remettre en cause toute la Chrétienté !

C’est ainsi sans doute que « la France de la Raison » a justifié sa séparation avec l’Église, comme l’illustre le décret de 1871, qui conduira l’État à se séparer officiellement de l’emprise du Vatican sur la vie des Citoyens, en 1905.

Galilée avait certes, amorcé cette remise en question, en disant : « Et pourtant, elle tourne ! », il avait raison, car seulement 2 Siècles après la mort de cet astronome, le disque de pierre Égyptien se mit à tourner, émettant un son inconnu jusque là, celui de la liberté de croire ou ne pas croire.

En cliquant sur l’image ci-dessous, vous pourrez voir une courte vidéo relatant la polémique de l’arrivée du Zodiaque à Paris en Janvier 1821 :

Le Zodiaque Circulaire de la chapelle d’Osiris est aujourd’hui exposé timidement au Musée du Louvre, mais de tous les objets que contient ce musée, c’est le plus fameux, le plus fabuleux, le plus important qui soit, que le genre humain a pu créer de ses mains.

Nous pouvons terminer ce chapitre sur la croyance, non pas celle des Anciens Égyptiens qui semblent être davantage être un peuple tourné vers la science que vers la religion en lisant un extrait du livre :  » Description du Palais, des Propylées, des Avenues de sphinx, des Temples et de diverses autres Ruines de Karnak  » paru à Paris, en 1813 et écrit par Messieurs JOLLOIS et DEVILLIERS :

« Ce n’est qu’avec réserve que l’on se livre aux conjectures qui viennent en foule à la pensée, lorsqu’on fait de pareils rapprochements. Cependant comment s’empêcher d’en tirer quelques conséquences, surtout lorsqu’il est démontré, non seulement par des témoignages des anciens auteurs, mais encore par les faits nombreux consignés dans cet ouvrage, que toute la religion et la théogonie des Égyptiens sont fondées sur l’astronomie, particulièrement sur la marche du soleil dans le zodiaque, et sur l’influence que cet astre bienfaisant exerce à la surface de la terre ! »

Conclusion de l’Auteur :

L’Auteur espère vous avoir procurer du plaisir tout en vous instruisant en lisant cette modeste enquête, il espère aussi vous avoir donner l’envie d’en savoir plus sur n’importe quel artefact égyptien, car se contenter de savoir qu’il date de telle époque et qu’il représente tel personnage, ne permet pas forcément de connaître toute son histoire…

L’Auteur vous invite aussi à partager, les découvertes égyptologiques que vous même aurez fait ou avez fait ou ferez à propos de ce disque astronomique que l’on nomme vulgairement « Le Zodiaque de Denderah » qui depuis deux siècles continue à faire parler de lui. N’hésitez pas à partager vos connaissances en rejoignant le Facebook du Zodiaque de Denderah.

Vous avez aussi la possibilité de commander un Poster de ce Zodiaque en couleurs d’une taille à partir de 80 cm sur 120 cm, cliquez-dessus pour en savoir plus.

Si vous souhaitez découvrir les constellations égyptiennes sous leur aspect purement astronomique, vous pouvez vous rendre sur ce site.

Bibliographie

  • Diodore de Sicile, Livre premier, Biblioteca historica
  • Sébastien Louis Saulnier, Lelorrain, Notice sur le voyage de m. Lelorrain en Égypte, Editions Sétier, 1822.
  • Nicolas B. Halma, Examen et explication du zodiaque de Denderah comparé au globe céleste antique d’Alexandrie, Éditions Merlin, 1822.
  • J. Chabert, L. D. Ferlus, Mahmoud Saba, Explication du zodiaque de Denderah (Tentyris), Éditions Guiraudet », 1822.
  • Charles de HESSE, La Pierre Zodiacale du Temple de Dendérah, Éditions André Seidelin, 1824.
  • Franz Joseph Lauth, Les zodiaques de Denderah, Éditions C.Wolf et Fils, 1865.
  • Letronne Antoine-Jean, Analyse critique des représentations zodiacales de Dendéra et d’Esné, Imprimerie Royale, 1855.
  • Jean Saint-Martin, Notice sur le zodiaque de Denderah, Éditions C.J. Trouvé, 1822.
  • Jean Baptiste Prosper Jollois, René Édouard de Villiers du Terrage, Recherches sur les bas-reliefs astronomiques des Égyptiens, Éditions Carilian-Goeury, 1834.
  • Anne-Sophie Von Bomhard, Le Calendrier Egyptien-Une Oeuvre d’éternité, Editions Beau livre, 2006.
  • et Internet

La Secte de Champollion ou la Supercherie du décryptage des Hiéroglyphes

Sommaire :

– Introduction.

– Le cartouche de Ramsès.

Comparaison entre différents alphabets.

– L’alphabet copte.

– L’écriture hiératique.

– La Pierre de Rosette.

– L’écriture démotique est-elle de l’araméen ?

Traduction du texte grec.

– L’écriture démotique est-elle méroïtique ?

– L’alphabet Beria Zaghawa.

– Alphabet Zaghawa et la période Kouchite.

– Conclusion.

– Bibliographie.

Introduction :

« Née en 1822, l’égyptologie fut considérée en France comme une science nationale à la suite de l’expédition de Bonaparte et de la Description de l’Égypte, de la découverte de Champollion et de la fondation du Service des Antiquités de l’Égypte par Mariette. Pourtant, le nombre de savants égyptologues fut très réduit, n’excédant pas la dizaine. Les chaires d’université créées par l’État furent assez rares et leurs auditeurs, excepté peut-être à la fin du siècle, tout aussi peu nombreux. Cela n’empêcha pas l’égyptologie française de bénéficier d’une influence disproportionnée eu égard à ce nombre de savants. Parce qu’elle était considérée comme une « science française », la France se devait de maintenir son rang pour conserver son prestige. «  source

Lorsqu’une discipline se retrouve entre les mains de quelques personnes, il se crée une communauté qui s’apparente à une « secte ». Ses adeptes seront sélectionnés en fonction de leur acceptation totale du dogme du gourou. L’égyptologie peut être apparentée à la secte de la scientologie en plusieurs points, pour l’apprendre, il faut suivre des cours interminables avec plusieurs niveaux. Il faut dans ce cas s’inscrire dans une école, la seule qui puisse décerner un diplôme valable et reconnu dans le monde est celui délivrer par l’école du Louvre. Il faut acheter des livres dont le prix n’est pas abordable par tous. On y parle de spiritualité ou de religion. Les membres supérieurs se prennent trop au sérieux.

On peut aussi apparenter l’égyptologie à de la littérature comme celle de J.R.R. Tolkien qui a inventé une autre civilisation avec son propre langage, son propre alphabet.

Il est important de rappeler que sans l’archéologie, l’égyptologie serait restée une fumisterie comme la qualifiée Gérard de Nerval (1808-1855) qui pourtant fût un poète apprecié.

L’auteur de cette enquête tient à préciser qu’il fait partie des passionnés de cette culture antique,  il a lu de nombreux ouvrages, il a également suivi un cours d’égyptologie, vu une multitude de documentaires, a assisté à des conférences, visiter de nombreuses expositions et de nombreux musées, prit de multiples notes et discuté sur ce sujet dans plusieurs forums.

Lorsqu’un de ses amis, lui a proposé de décrypter les hiéroglyphes sculptés en dehors du cercle des constellations de l’artefact que l’on a nommé « Zodiaque de Dendera ». Malgré le grand intérêt que le décryptage de cet artefact livrerait à l’humanité, aucun égyptologue n’y est arrivé, et ce 2 siècles après que le Zodiaque de Dendera est arrivé à Paris. On lui a juste attribué deux dates de conception. La première datation qui fût officiellement acceptée par l’ensemble des égyptologues jusqu’en 1995, fût celle de Champollion le jeune, qui de manière très sérieuse et très solennelle l’a daté du IIe siècle de l’empire romain, sous le règne des Antonins comme le rappelle son ami Jean-Antoine Letronne (1787-1848) dans la Revue archéologique 1re Année, N° 1 du 15 avril au 15 septembre, page 397 .

Mais en 1995, le Musée du Louvre ne pouvait plus afficher une datation aussi grotesque. Sur l’invitation ou l’ordre de François Mitterrand à qui nous devons la pyramide du Louvre. Un astrophysicien du nom d’Eric Aubourg a dû collaborer avec Sylvie Cauville, égyptologue, afin de trouver une date plus plausible. Ils en improvisèrent une en se servant de deux personnages sculptés sur cet artefact, à qui ils attribuèrent une éclipse solaire totale qui aurait eu lieu le 7 mars -50 AEC.

Mais après une rapide vérification, cette éclipse fût annulaire et non pas totale, et le comble s’est qu’elle n’a pas pu être observée à partir de l’Égypte. Voici un lien qui vous permettra très facilement de vous en rendre compte.

Si on reste intègre, on constate très vite que l’égyptologie affirme de manière pompeuse une science qu’elle ne maîtrise pas du tout.

Plutôt que garder pour lui le résultat de ses découvertes, l’auteur, en restant modeste, de cette enquête a décidé de les partager avec vous. Elles vous surprendront autant que qu’elles vous éclaireront sur ce qu’on peut nommer une véritable supercherie.

Le cartouche de Ramsès.

Une langue à moins qu’on la cantonne un vocabulaire théâtrale créé par les égyptologues, n’est pas chose facile à traduire.  Ce n’est pas parce qu’on connaît quelques mots et sons anglais, qu’on peut prétendre savoir parler et comprendre l’anglais de Shakespeare.

Les Anglais n’utilisent pas forcément les mêmes mots utilisés par les Américains, par  exemple les Anglais disent « Toilet » mais les Americains disent « Restroom », les Anglais disent « Flat », les Américains disent « apartement », les Anglais disent « Biscuit », les Américains disent « Cookie ». Ce ne sont pas là les seuls exemples de différences au sein d’une même langue. La prononciation en anglais diffère aussi d’un pays anglophone à l’autre.

Que dire aussi des nuances de la langue française, par exemple avec verbe : tromper. On peut tromper quelqu’un en lui vendant un objet défectueux ou si il est différent de celui qu’il a commandé, on peut tromper son ou sa partenaire et on peut se tromper de colonne en remplissant un formulaire. Ces 3 exemples différents à propos du même mot nous indiquent que si on prétend parler et écrire une langue autre que la sienne, il faut la connaître jusqu’à la moindre de ses subtilités si on prétend avoir réussi à la déchiffrer.

Il y a aussi les onomatopées qui sont un langage en soi,  en effet, en français quand on évoque quelque chose qui tombe à l’eau, on dit « plouf ». Un Anglais lui dira « splash » qu’il utilisera aussi pour illustrer le verbe éclabousser, asperger et même verser selon le dictionnaire de Cambridge. Pour un Français, le son « splash » suggère le son d’une claque ou d’un ventre qui tombe à plat sur l’eau. Le mot « plouf » suggère quelque chose qui pénètre dans l’eau.

De fait, lorsqu’on souhaite traduire par exemple, le hiéroglyphe représenté par une ligne de vagues ou en zig zag que les égyptologues désignent comme étant de l’eau désigné par le son « N ». Plutôt que se contenter de lire simplement le son N. On pourrait aussi le traduire par des verbes ou des onomatopées reliés à l’eau.

Ainsi, le sens de ce hiéroglyphe, varie selon le contexte, par exemple, si on le voit près d’un soleil, plutôt que de se contenter de lire « N RA » ou « N Ré », on pourrait lire :  évaporation, sécheresse, etc.  L’égyptologie ne peut pas prétendre avoir réussi entièrement le décryptage des hiéroglyphes.

Comment Champollion a-t-il fait pour créer « son » alphabet phonétique ? En fait, l’égyptologie utilise des sons phonétiques qui ne sont pas égyptiens d’origine mais des sons issus de la  langue française. Voici ci-dessous, un tableau reprenant quelques hiéroglyphes qui vous aideront à suivre cette enquête :

dico hieros

Selon la légende, Champollion aurait crié son frère « Je tiens l’affaire ! » Découvrons plus en détails, ce que Champollion pense avoir découvert. Avant de « tenir l’affaire », Champollion aurait reçu, de la part d’un architecte, un courrier provenant d’Égypte. C’est ainsi qu’en le lisant, il aurait reconnu certains hiéroglyphes que l’on peut voir dans le temple d’Abou Simbel. Parmi ces hiéroglyphes, certains sont indiqués dans ce qu’on a nommé un « cartouche » en s’inspirant de la forme d’une cartouche qu’on glisse dans un fusil.

Champollion n’en crut pas ses yeux, il se rappela le nom du pharaon Ramsès que Manéthon (vers le IIIe siècle AEC), l’historien grec, aurait nommé dans sa liste de pharaons. Mais cette anecdote est douteuse, car l’ouvrage légendaire « Aegyptiacia » nous est parvenu qu’en morceaux sous la forme de rares fragments. De plus, ils ne sont pas de la main de Manethon mais de la main de doxographes comme Flavius Joseph (v.37-100) et Sextus Julius Africanus, dit Jules l’Africain (v. 160 – v. 240). Leurs écrits sont connus que de manière fragmentaire aussi. Il est à noter que c’est Waddell, W. G. (1884-1945), historien, qui, après avoir mis de l’ordre dans les fragments, publiera son ouvrage « Manetho » en 1940, qui sert encore de référence de nos jours.

Aegypticia ou L’histoire de l’Égypte antique « écrite » par Manéthon est sujette à caution selon François de Bovet, égyptologue, qui, en 1835, juge qu’elle est truffée d’erreurs et d’affabulations, mais François de Bovet n’est pas neutre puisqu’il est égyptologue, donc un adepte de Champollion, nous verrons plus loin pourquoi son opinion est sujette à caution.

À l’époque de Champollion, même si on a pu entendre parler de la liste des pharaons de Manéthon, il n’existait pas encore d’ouvrages rassemblant les rares fragments qui sont parvenus jusque-là. Cette liste existait seulement sous la forme du papyrus de Turin. Ce papyrus avait traversé les siècles dans un état aussi fragmentaire, mais plus complet que la liste de Manéthon. Le premier a tenté d’en rassembler les fragments fût J-F. Champollion. Mais il s’y prit très mal, c’est ainsi que Gustav Seyffarth (1796-1885), égyptologue Allemand, le fameux rival de Champollion, a du corrigé le travail du Français.

Malgré cette prouesse, Seyffarth n’arriva pas à s’imposer dans le réseau des égyptologues, qu’il soit de Paris ou de Berlin. Le Papyrus de Turin est un héritage intéressant, puisqu’il semble dater de l’époque du règne de Ramsès II. Sur ce support sont indiqués les noms de pharaons sans qu’on sache à l’époque de Seyffart et de Champollion à qui les attribuer. Les noms sont écrits uniquement en hiéroglyphes.

papyrus_turin

Papyrus de Turin avec la liste des noms pharaons écrits en hiéroglyphes.

Comment Champollion a-t-il pu se rappeler le cartouche de Ramsès, en effet à son époque, c’est-à-dire avant 1822 et sa fameuse lettre à M. Dacier (en réalité écrite par son frère), n’existait pas encore d’ouvrages avec d’un côté le nom du pharaon écrit en grec ou latin et en français et de l’autre côté le cartouche du pharaon.

Sachant que le pharaon de la Grande Pyramide était nommé « Souphis » ou « Suphis » ou encore Sufis (en grec Σούφις) selon Manéthon. Systran traduit Σοῦφις par « Sage ». De Suphis est dérivé le mot sophie ou sophia (sagesse). Ainsi à l’époque de Manéthon, le pharaon de la Grande Pyramide fût nommé « le Sage » comme on peut le lire page 14 du livre « Manetho » de Waddell, W. G :

Suphis
Page 46 et 47 concernant les pharaons de la IVe dynastie, oeuvre de Waddell, W. G., édition 1964.

Sachant que Champollion a affirmé que les voyelles n’existaient pas dans la langue égyptienne (ce qui n’est qu’une supposition vu le nombre de hiéroglyphes différents). La traduction des hiéroglyphes du cartouche de Souphis devrait produire une traduction phonétique équivalente à : « Sphs » ou « Sfs ». Voici ci-dessous, les hiéroglyphes désignés par les sons indiquant le nom de Soufis écrit de haut en bas :

sphs

Mais, étonnement, l’alphabet phonétique de Champollion propose pour ce pharaon le nom de :  » Xwfw » que l’on a reconstruit en « Khoufou » en se basant sur les hiéroglyphes officiels :

xwfw

Pourquoi et comment, à partir du nom Soufis, les égyptologues sont-ils arrivés à produire un nom tel que « Xwfw » ? On reconnait le hiéroglyphe de la « vipère à cornes » comme le nomme les égyptologues, à qui Champollion a attribué le son F, c’est le même F que l’on peut lire dans le cartouche indiquant le nom Soufis. Ce qu’on constate, c’est que le hiéroglyphe de « la caille » comme le nomme les égyptologues, est désigné par le son « W » qui « étrangement » se lit aussi « Ou ». Mais ce son « Ou » ou « W » est aussi désigné par le hiéroglyphe de la « corde » comme le nomme les égyptologues. Selon l’égyptologie, deux hiéroglyphes forts différents peuvent avoir le même son.

Ce qui explique l’étrangeté du nom « Xwfw », est que ce n’est qu’en 1837 que Richard Vyse a trouvé le cartouche de ce pharaon tracé sur un bloc intérieur de la grande pyramide, soit 5 ans après la mort de Champollion. D’abord, on a cru que Wise avait inventé ce cartouche parce qu’il ne correspond pas phonétiquement aux sons de Khéops., mais ensuite, on a retrouvé d’autres cartouches identiques de ce pharaon. Les égyptologues ont dû se résigner à constater que l’alphabet de Champollion n’est pas applicable pour les noms de tous les pharaons.

Si Champollion avait eut connaissance, de son vivant, du nom de ce pharaon, son alphabet serait forcément différent.

Le pharaon de la Grande Pyramide était nommé selon Hérodote sous un nom grec, Khéops. Mais les sons du nom Khéops n’afficheront pas les mêmes hiéroglyphes que ceux du nom « Xwfw ». Nous ne devrions pas nous offusquer, si dans 2000 ans, lorsque les archéologues du futur entourés par des françologues équivalents aux égyptologues actuels, changeront par négligence le nom de Napoléon 1er, en le nommant de toutes les manières possibles sauf celle qui convient.

Le nom Ramsès est également présent dans la liste de Manéthon, il s’écrit : « Ραμεσσης » en grec qui retranscrit en français ou en anglais se lit « Ramessis ». Mais attention, la version grecque du Livre « Manetho » est récente puisqu’elle est écrite en grec moderne. Le grec moderne est compréhensible pour les traducteurs en ligne, mais par contre, ils sont incapables de traduire le grec ancien. Il est de fait fort probable que Waddell, W. G. lorsqu’il publia en 1940 pour la première fois son travail consistant à rassembler les divers fragments de la liste de Manéthon a mélangé des noms de pharaons créés après 1822 à ceux qu’il a retrouvés parmi les fragments de l’époque plus ancienne remontant à Flavius Joseph et celle de Julius Africanus.

C’est ainsi que l’on peut expliquer pourquoi, dans son ouvrage « Manetho » on peut lire des noms de pharaons datant de l’époque de Manéthon et d’autres datant de l’époque de Champollion.

Si Champollion connaissait grâce à Manéthon le nom de Ramsès, il ne l’a pas découvert en décryptant son cartouche. En effet, ce cartouche fût recopié par son correspondant en Egypte, lorsque celui-ci visitait le temple d’Abou Simbel, construit sous le règne de ce pharaon.

Champollion s’adressant à un auditoire qui ne pouvait pas critiquer un sujet d’études qu’il ne connaissait pas, a usé d’un stratagème aussi amusant que ludique, qui allait convaincre le plus grand nombre à propos du nom de Ramsès. Voici ci-dessous, l’explication de son stratagème avec le fameux cartouche de ce pharaon :

cartouche Ramsès

Nous savons presque tous qu’un cercle avec un point au centre a une origine astrologique, ce symbole est en lien avec le Soleil depuis la Renaissance. Il existe un symbole pour chaque astre Lune, Mars, Jupiter, etc,…

Champollion n’a donc pas été chercher très loin son interprétation de ce cercle avec un point. Mais le mot pour désigner ce symbole en astrologie ou en astronomie n’est pas Ra ou Ré mais « SOL » qui est une contraction du mot latin populaire « Soliculus », on dit aussi « Solis ».  Alors pourquoi Champollion a donné comme valeur phonétique le son « Ra » à ce symbole astrologique ?

Nous savons qu’en géométrie, le RAtio est défini comme étant le rapport entre la circonférence d’un cercle et son RAyon. Le mot RAtio ne s’écrit pas toujours en entier, seules les premières lettres RA ou juste la lettre R est utilisée,  ainsi en géométrie R désigne le RAyon d’un cercle. Le mot Rayon est aussi nommé RAdius ( à ne pas confondre avec l’os nommé radius du squelette humain ) :

Même si les mathématiques et la géométrie n’étaient pas les matières où excellait Champollion, il s’est servi de la première syllabe RA du mot RAyon ou RAdius. C’est ainsi que le hiéroglyphe représentant un cercle avec un point au centre hérita de ce nom.

Il faut savoir aussi qu’en anglais la lettre A est exprimée par le son « é », c’est ainsi que « RA » devint « Ré » mais ce n’est pas tout, en anglais le mot français RAyon se traduit par RAy qu’on prononce « Ré ».  Après le son « RA » ou « Ré », nous pouvons passer au deuxième hiéroglyphe que les égyptologues identifient à « trois peaux de renard liées » ou un « cache sexe en peau », le voici :

Champollion en voyant ce hiéroglyphe, s’est dit : « Tiens, celui-ci si on lui retire la partie supérieure formant une sorte de couronne à trois branches, penser à la lettre M ! », Il relie donc ce hiéroglyphe directement à la lettre M de l’alphabet Latin. C’est ainsi qu’il a obtenu le son « RAM ».

Ensuite, Champollion conclu que le troisième hiéroglyphe doublé que les égyptologues désigne comme étant le pronom suffixe « elle » ou/et une « étoffe roulée » ou un « vêtement plié ». évoque pour lui, le son « S » :

C’est ce hiéroglyphe qui va nous permettre de comprendre clairement la fumisterie à la Française de la méthode phonétique de Champollion. En effet, jusqu’au 19e siècle, la lettre S dans la langue française, s’écrivait sous la forme d’un f minuscule sans sa barre horizontale.

On peut lire l’utilisation de cette lettre « f » indiquant le son « S » dans le livre : « Histoire de L’Astronomie Moderne : Depuis La Fondation de L’Ecole d’Alexandrie jusqu’à L’Époque de M.D.CC.XXX » de Jean Sylvain Bailly publié en 1801 :

Poiffon

Ainsi, jusqu’au début du 19e siècle, on n’écrivait pas « Verseau » mais « Verfeau », on n’écrivait pas « Solstice » mais « folftice ». Il arrivait aussi qu’on utilise la lettre f à la place de la lettre « S » au début des mots comme le mot « semblable » comme vous pouvez le lire ci-dessus.

Curieusement, en ce qui concerne la lettre « S » prononcée comme un « S », cette lettre était utilisée à la fin d’un mot comme dans : « examinons » ou « degrés » ou encore « étoiles », ce qui est logique.

Ainsi donc, en assemblant ces trois éléments, Champollion a obtenu le mot RA M f(S) f(S) comme expliqué ci-dessous :

Ray

Ainsi donc, lorsque Champollion lit les hiéroglyphes, il le fait comme lorsqu’il écrivait à son frère quand il était enfant :

agrandissement-correspondance

Voici sa phrase : « Montreser frère je vous prie demefere savoir de tes nouvelles éjeteprie … » extraite du livre « Une vie de lumières » écrit par Jean Lacouture, publié chez Grasset en 1989, page 71.

Pour lui, le verbe « faire » s’écrit « fere » parce qu’en général, les enfants se basent sur le son des mots, ne se souciant pas de la grammaire ou/et de l’orthographe.

La méthode phonétique simpliste de décryptage « créée » par Champollion fût reprise telle quelle jusqu’à aujourd’hui, comme on peut le constater avec cet exemple à propos de la Voie Lactée (ou Milky Way en anglais) qui devrait se lire msk.t :

mskt

Sur base du son « msk.t » on a aussi construit le mot « meshtyw » qui désignerait la Grande Ourse :

Ramesseum-lepsius-III-170-détails-constellations

Mais il faut savoir que les égyptologues désignent deux autres hiéroglyphes auxquels ils ont attribué le son M, il s’agit du hiéroglyphe représentant une chouette et du hiéroglyphe représentant une « côte d’animal » ( de la gazelle) selon les égyptologues.

Il existe aussi un autre hiéroglyphe pour désigner le son S que les égyptologues relient à un verrou, ce hiéroglyphe sert aussi comme pronom suffixe ou personnel « elle ».

Voici une variante du cartouche de Ramsès, il est légèrement différent parce que le cercle avec le point au centre censé représenter le soleil est placé sur la tête d’un personnage assis :

Les hiéroglyphes supplémentaires dont celui sous le hiéroglyphe symbolisant l’eau désignerait selon les égyptologues un « canal » ou un « cours d’eau » à gauche du personnage assis, les trois autres hiéroglyphes sont supposés selon les égyptologues désigner le nom « Amon » comme on peut le voir ci-dessous :

Mais si ces trois hiéroglyphes forment le nom d’Amon, il y a donc une troisième manière de prononcer le son M. Voilà qui démontre bien que Champollion est un charlatan, comme l’a souligné Silverstre de Sacy. .

Pour bien comprendre, l’égyptologie de Champollion sans l’archéologie qui permet de dater un objet selon différents aspects (lieux, matériaux, etc) ne serait rien d’autre qu’un jeu de devinettes, voici le cartouche qui selon les égyptologues désigne Aton :

Il suffit de comparer les deux cartouches, l’un désignant Amon et l’autre Aton, pour constater dans le cartouche d’Amon, que le son M ou « Men » serait illustré par ce que les égyptologues désignent comme étant un « damier du jeu de sénet » ou « jeu avec pions ».

Le hiéroglyphe qui a remplacé le son M dans le cartouche d’Aton est celui que les égyptologues désignent comme étant un « pain » à qui ils attribuent le son T et qui selon eux indique aussi le pronom suffixe ou personnel féminin « Tu » ou le pronom indéfini « On ».

Le hiéroglyphe évoquant  une ligne en « zigzag » que les égyptologues désignent comme étant de l’eau se prononce N. En plus de l’élément aquatique, les égyptologues lui accordent aussi comme sens l' »attribution » ou « en faveur de ».

Le hiéroglyphe que les égyptologues désignent comme étant un « roseau fleuri » exprimant aussi le pronom suffixe ou personnel « Je » et dont le son attribué est « A ». On retrouve ce « A » dans le cartouche d’Amon.

Et enfin le trait vertical qui selon les égyptologues désignerait aussi le pronom suffixe ou personnel « je » et il serait aussi de préposition accompagnée d’autres hiéroglyphes.

Récapitulons le contenu du cartouche d’Amon, il y a donc : le hiéroglyphe du « roseau fleuri » ou le son « A » ou le pronom « Je ». Suivi du hiéroglyphe du « jeu avec pions » que les égyptologues prononcent « M ». Suivi du hiéroglyphe de l’eau que les égyptologues prononcent « N ». Suivi du hiéroglyphe du soleil que les égyptologues prononcent « Ra » ou « Ré ». Suivi du hiéroglyphe du trait vertical que les égyptologues désignent comme étant le pronom « Je ».  Suivi enfin pour terminer par le hiéroglyphe de l’homme ou du dieu assis.

En sons, cela donne : « AMN ». Si on rajoute les autres hiéroglyphes et pronoms personnels, cela donne : « Je AMN RA je le dieu » qui devient « Je suis le dieu AM(o ou e)N RA ».

Cela semble clair pour peu que ces hiéroglyphes désignent bien ce qu’ils sont censés désigner, mais cette clarté est une illusion. Vous pouvez remplacer tous les hiéroglyphes du cartouche d’Amon par d’autres hiéroglyphes et leur attribuer les mêmes sons. Si dans ce cartouche, on pouvait voir un Bélier, on serait déjà plus enclin à se fier à ce décryptage, mais cet animal ne s’y trouve pas. Et quel rapport y a t’il entre le soleil et le Bélier ?

Récapitulons cette fois, le contenu du cartouche d’Aton, cela va aller plus vite, puisqu’il n’y a qu’un hiéroglyphe qui a été remplacé. Il s’agit de celui du son M qui avec Akhenaton s’est transformé en T. Par contre le pronom personnel « Je » représenté par le trait vertical n’est plus là. On a donc « Je suis le dieu ATON-RA »

On pourrait se demander pourquoi le soleil est désigné à la fois par Aton et Ra ? En effet, pourquoi se servir de deux sons différents pour désigner la même chose ?

Si Aton a la même équivalence que Ra, dans le cartouche de Ramsès, on pourrait tout aussi bien y lire « Atonsès ». Quoi qu’il en soit, voici cette fois, le cartouche d’Akhenaton :

Aton cart

Les égyptologues traduisent son contenu par « Rayon (Lumière, serviteur) d’Aton ». Notons au passage que le soleil est bien désigné par le mot « rayon » comme nous l’avons vu plus haut. Ce qui est très étonnant dans ce cartouche, c’est la présence de l’oiseau « Ibis à crête », que fait-il là ? Akhenaton en plus d’adorer le soleil, appréciait-il aussi Thot ?

À gauche de cet oiseau, il y a un cercle strié que les égyptologues désignent comme étant un placenta et/ou un crible ou une grille, ils lui attribuent le son : « Ch » ou « K » et servirait aussi la préposition « auprès de, près de, sous (le règne de) ».

Il existe un autre hiéroglyphe désignant le son « K » qui selon les égyptologues désignerait une « corbeille à anse » ou « corbeille d’osier ».

Sous le hiéroglyphe désignant un « crible », on retrouve le hiéroglyphe désignant l’eau. Nous avons donc à gauche de l’oiseau le nom d’Aton et à droite logiquement le son « Akhen ». Nous savons que le son N est incarné par l’eau représenté par une ligne en zigzag. Il nous reste le son « Akhe ». Mais ce n’est pas l’Ibis à crête qui désigne le son A , le son A étant représenté par un vautour.

L »analyse du contenu du cartouche que l’on attribue à Amon et à Aton, nous a permis de constater qu’il y a quelque chose qui cloche dans le cartouche attribué à Akhenaton mais les égyptologues font semblant que tout va bien. Ce qui compte, c’est que cet oiseau pour eux évoque le son A. Un ibis à crête ou sans crête est désigné par Thot que l’on trouve dans le cartouche de Thoutmosis. Akhenaton devrait se nommer « Thoutkhenaton », mais faisons comme si de rien n’était.

Saviez-vous que dans les autres langues, Akhenaton en slovène se dit Ehnaton, en espagnol il se dit Echnaton. Sachant aussi que lette A se dit O en suédois. Nous constatons que ce qui vaut phonétiquement pour la langue française, ne vaut pas forcément dans d’autres langues, mais si la France détient le monopole du décryptage, nous sommes bien obligés de fermer les yeux sur certaines anomalies.

Certes, si on retrouve un cartouche comme celui d’Akhenaton sur un bas-relief ou une statue montrant ce pharaon, il est logique qu’on dise que ce cartouche le désigne. Ce qui est souligné ici n’est pas de remettre en question l’identité des pharaons que désignent leur cartouche, mais de remettre en question les noms que les égyptologues leur ont attribués.

Ne nous méprenons pas, à l’heure actuelle, l’égyptologie en est encore au stade d’un classement phonétique des hiéroglyphes, dont l’interprétation est de mise. C’est le talent du conteur (l’égyptologue) qui nous fait croire que l’on est capable de traduire des textes entiers de hiéroglyphes.

Revenons au son M, il arrive que les égyptologues se servant de hiéroglyphes, aillent jusqu’à créer des verbes comme « accoucher » mais parce que ce mot leur semble trop moderne, ils préfèrent dire « mettre au monde » :

Revoilà nos fameuses lettres M et S et ici ce qui donne du sens à cette série de hiéroglyphes, c’est uniquement le personnage assis qui semble accoucher. En effet, les lettres « m » et « s » sont accessoires et peuvent servir à nommer aussi la Grande Ourse et la Voie Lactée, évidemment il n’y a aucun rapport entre un accouchement et la Voie Lactée et ses constellations. Mais faisons comme si.

Selon la méthode de classement des hiéroglyphes à l’aide de sons évoquant des lettres, il apparaît que nous ne disposons pas encore d’une méthode de traduction précise et universelle, mais seulement d’un classement phonétique de quelques hiéroglyphes.

Ce qui est certain c’est que si vous deviez, à l’aide d’une machine à remonter le Temps, croiser le Pharaon dont Champollion pense avoir découvert le nom. Ce pharaon ne se retournerait pas si on se sert du nom « Ramsès ».

Pour terminer ce chapitre sur le cartouche de Ramsès, saviez-vous que ce n’est pas Champollion à qui l’on doit la théorie du nom des pharaons inscrits dans les cartouches ? C’est Jean-Jacques Barthélemy, dit (1716-1795), archéologue et homme de lettres qui le premier en parle dans son ouvrage « Recueil d’antiquités égyptiennes, paru en 1752, soit 18 ans avant la naissance de  Champollion.

Comparaison entre différents alphabets :

Maintenant que nous avons ensemble révisé le cours que nous enseigne l’école du Louvre tout en soulignant certaines anomalies. Nous allons aborder l’étude des hiéroglyphes selon les alphabets dont Champollion s’est servi. Revenons au cercle avec le point au centre. Saviez-vous que dans la langue berbère, ce symbole désigne la lettre S, mais cette lettre n’est pas utilisée dans le mot berbère désignant le soleil, qui se dit « Itij » ou « Ittij ».

Voici ci-dessous l’alphabet berbère qui, contrairement à l’égyptien antique, est encore utilisé de nos jours :

alphabet Tifinag

Sur base de cet alphabet, voici ci-dessous, une courte phrase qui est couramment utilisée par les Berbères de par le monde :

ecriture tfinagh

On aura beau se reporter au tableau de l’alphabet berbère pour tenter de comprendre ce qu’elle signifie, on aura juste réussi à écrire les sons ci-dessous :

Azul Fellawan

Si vous ne connaissez pas un Berbère qui connaît cette langue et la pratique couramment, vous n’arriverez pas à les traduire.

Si ce Berbère est analphabète, il ne vous sera pas d’une grande utilité malgré qu’il parle et comprend cette langue. Ainsi, plutôt que lui répéter les sons que vous avez obtenus avec le risque de les modifier à cause de votre accent. Il vous faudra trouver un Berbère qui en plus de savoir parler sa langue, sache l’écrire et sache la lire.

La même problématique se pose avec les caractères hiéroglyphiques. On arrive à obtenir une suite de sons, mais s’il n’y a pas de hiéroglyphes montrant un personnage ou une partie de personnage (main, bouche, pied, …) ou un accessoire (outil, instrument,…) qui puisse vous aider. Comment savoir si votre interprétation est juste ?

Seul un Égyptien antique de souche pourra vous aider, mais il y a fort longtemps que l’Égyptien de souche a totalement disparu. Champollion, pour résoudre cette problématique, s’est servi de la langue copte. Mais la langue copte n’est pas d’origine égyptienne à proprement parlé, il s’agit d’une sorte de résidu de la langue grecque parlé par les Macédoniens qui ont envahi l’Égypte au 4e siècle AEC.

L’alphabet copte :

Bien avant Champollion, les premiers qui ont parlé de l’alphabet copte pour tenter une traduction des hiéroglyphes, sont Athanasius Kircher (1602- 1680) jésuite linguiste et Bernard de Montfaucon (1655-1741), moine et savant. Si des abbés et des jésuites, ont fait référence à la langue liturgique copte pour tenter de traduire les hiéroglyphes. C’est aucun doute pour que les chercheurs ne s’éloignent pas trop de la religion, d’autant plus que le copte est une religion orthodoxe.

Mais ce n’est pas parce qu’une petite communauté de Coptes parle une langue résiduelle de la langue grecque héritée des Lagides. Que celle-ci a forcément hérité de la langue parlée et écrite par les gens du pays avant leur venue.

Les Coptes ne descendent pas directement des anciens Égyptiens tout comme les Arabes actuels qui vivent en Égypte depuis le 7e siècle n’ont pas pour ancêtres les Égyptiens antiques qui ont construit les pyramides.

Prenons le cas d’immigrés, peu importe leur pays d’origine, ils peuvent vivre dans un pays sans parler la langue de ce pays, préférant, par esprit communautaire, continuer à s’exprimer dans leur dialecte ou leur langue. On peut donc vivre dans un pays sans avoir appris la langue de ce pays où l’on vit, c’est le cas des Coptes.

En effet, deux langues fort différentes ne peuvent pas fusionner. Par exemple, au Japon pour citer la France, les Japonais disent « Furansu » et en Chine, quand on cite la Belgique, les Chinois disent « Bǐlìshí ». Ces deux pays asiatiques se contentent donc de prononcer avec leur intonation et leur accent des noms étrangers en leur conservant plus ou moins leur phonétique d’origine.

Hélas, en se servant du copte pour traduire l’ancien égyptien, Champollion a réussi qu’une seule chose, nous faire croire que les Egyptiens passaient leur temps à honorer les dieux. On a même été jusqu’à leur créer un dieu créateur qu’on a appelé Ptah (« Celui qui crée » selon les égyptologues), évidemment cette notion de dieu créateur est due au copte qui est une expression monothéiste du christianisme.

Cette conversion est absurde sachant que l’immensité du cosmos chez les Égyptiens était représenté par la déesse Nwt ( Noût ). Selon l’étendue de l’espace, où doit-on placer Ptah qui est représenté en général avec une taille humaine ?

Vu de la Terre, notre soleil parcourt le corps de la déesse Noût, quand on connait la taille de notre astre solaire, on ne peut que constater que la théorie de Ptah, dieu « créateur », est un concept purement copte.

Dans l’alphabet copte, seule la lettre M aurait pu aider éventuellement Champollion à former le mot Ramsès, en effet, ni la lettre S ni la lettre R du son Ra n’auraient pu l’aider, comme on peut le constater ci-dessous  :

alphabet copte

Dans le tableau ci-dessus, nulle part nous pouvons reconnnaître le cercle avec un point au centre. Selon Champollion, le copte, peut nous aider à traduire les hiéroglyphes par le biais de l’écriture démotique qui se base sur l’écriture hiératique. Mais nous allons voir que rien n’est plus faux, c’est là juste un tour de passe-passe qui peut convaincre que celles et ceux qui n’ont pas pris le temps d’étudier en détails ces deux écritures.

L’écriture hiératique :

Selon Champollion, l’écriture hiératique permettait aux scribes d’écrire rapidement un texte en simplifiant le tracé des hiéroglyphes. Mais cette simplification est à considérer comme mineure, car les scribes respectaient la forme originale des caractères hiéroglyphiques. L’écriture égyptienne hiératique est apparue déjà à l’époque pré-dynastique et fût utilisée durant presque 35 siècles.

L’écriture démotique est apparue à la basse époque, vers le 7e siècle AEC et fût utilisée sans pour autant que les Égyptiens abandonnent totalement l’écriture hiératique. Voici ci-dessous, un tableau affichant les trois versions d’écritures :

tableau demo hiero et copte

On constate ci-dessus de nombreuses différences entre l’écriture hiératique et l’écriture démotique, ce qui nous indique déjà que Champollion a relier entre eux des caractères qui ne sont pas les mêmes. Et c’est là son astuce, il a prétendu que le démotique serait une évolution de l’écriture hiératique, mais dans ce cas, l’écriture hiératique devrait être au moins similaire aux hiéroglyphes, ce qui est loin d’être le cas dans ce tableau.

« Tenant son affaire », Champollion a affirmé ainsi que l’écriture hiératique serait aussi une évolution des hiéroglyphes. Si c’est le cas, l’évolution entre le copte et l’égyptien a abouti à des caractères qui n’ont absolument plus rien en commun. Exemples avec le son N, le son S, le son B, le son H, le son G, le son T ou le son K.

Nous allons analyser plus en profondeur la théorie de Champollion, en commençant par la comparaison entre les hiéroglyphes et leur version hiératique :

hieros et hiera

Ci-dessus, on constate une très grande différence entre certains hiéroglyphes et leur version hiératique, par exemple avec les lettres désignant le son T, le son K, le son R, le son P et le son N.

Pourquoi un scribe aurait autant changé la forme initiale des hiéroglyphes en les retranscrivant en hiératique. Certes, l’écriture hiératique permet d’écrire « vite » mais de là à ce qu’il n’y ait plus de rapport commun avec le hiéroglyphe de base, il y a une limite à ne pas franchir. Évidemment, ce n’est pas le scribe égyptien qui s’est trompé, mais bien Champollion.

Un texte rédigé en écriture hiératique ne devait pas être relu pour être corrigé par d’autres scribes comme une prescription médicale difficile à déchiffrer. Le scribe qui écrivait en hiératique devait s’en tenir aux hiéroglyphes sans chercher à les styliser à sa manière. Au point d’en changer leurs formes ou en les remplaçant par d’autres. Grâce à ce lien, vous pourrez constater que la rigueur était de mise.

Certes, il y avait des scribes correcteurs, mais leur correction concernait les hiéroglyphes sculptés sous forme de bas-reliefs. On peut comprendre qu’une supervision préalable soit nécessaire puisqu’une fois le hiéroglyphe sculpté, il est difficile de l’effacer du mur.

En consultant plusieurs papyrus écrits par différents scribes, on peut voir ci-dessous que les scribes s’en tenaient à la quasi-similitude entre les hiéroglyphes et leur version hiératique, malgré une très légère variante :

HIERATIQUE HIERO

On constate bien ci-dessus que l' »évolution graphique » dont parle Champollion n’existe pas entre les hiéroglyphes et leur version hiératique. Il s’agit des mêmes représentations même si pour certains, on perçoit que le scribe n’avait pas forcément le temps de dessiner un hibou comme celui dans sa forme hiéroglyphique.

Parmi les nombreux papyrus qui ont aidés à vous démontrer la ressemblance entre les hiéroglyphes et la version hiératique, certains hiéroglyphes furent difficiles à retrouver. Exemples celui du « petit pain » ( son T ) ou celui de « la main » ( son D ), ou celui du « support de vase » ( son G ) ou encore celui du « flanc de colline » ( son K ).

Ces hiéroglyphes sont rares, c’est-dire qu’on ne les retrouve pas sur tous les papyrus dont on dispose actuellement. Il semble, de fait, que certains hiéroglyphes soient spécifiques à un domaine précis, comme s’ils indiquaient un aphorisme plutôt qu’une simple lettre.

Quand on sait que l’Égypte ancienne s’est intéressé de près à différents domaines tels que la médecine, la zoologie, la botanique, les mathématiques, l’astronomie, pour ne citer que ceux-là. Il s’avère logique que l’utilisation de certains hiéroglyphes soit réservée à un domaine précis.

En effet, de nos jours, lorsque lit des textes modernes traitant de médecine ou du nucléaire, on ne va pas utiliser le même vocabulaire ni les mêmes caractères. Mais Champollion n’a pas tenu compte de ces hiéroglyphes spécifiques. Selon le peu de papyrus dont il disposait, il a commis l’erreur de confondre par exemple le hiéroglyphe « petit pain » ( en ocre rouge dans l’exemple ci-dessous ) en le confondant avec cet autre hiéroglyphe à droite :

Ci-dessous, sur le même papyrus, on constate bien, la différence entre eux deux :

S’agissant du même papyrus et du même scribe, il n’y a aucune raison de les tracer différemment. Ce n’est pas le même hiéroglyphe, mais Champollion n’ayant pas tenu compte de ce détail les a confondus, comme on peut le constater dans son tableau :

HIERATIQUE HIERO petit pain

La différence n’est pas très importante, mais si on confond par comparaison la lettre i avec la lettre l, cela pose un problème phonétique.

Ainsi, selon les rares papyrus dont Champollion disposait, lorsqu’il constatait qu’un hiéroglyphe ne correspondait pas totalement à sa version hiératique ou inversement, il a utilisé d’autres hiéroglyphes. Sinon comment expliquer la très grande différence entre certains hiéroglyphes et leur version hiératique ou démotique dans le tableau ?

L’exemple du « petit pain » n’est pas isolé, en effet, en cherchant un hiéroglyphe en particulier, celui-ci peut nécessiter des heures de recherche parmi des douzaines de papyrus.

Ce n’est pas la seule erreur commise par Champollion, mais déjà à ce stade de l’analyse, on ne peut que pouffer de rire quand on pense aux égyptologues qui prétendent savoir lire l’égyptien ancien.

Voici un autre tableau où Champollion tente de nous expliquer en quoi consiste la différence graphique entre certains hiéroglyphes et leur version hiératique :

Champollion explications

Dans son tableau ci-dessus, Champollion transforme ( à croire qu’il le fait exprès ) plusieurs hiéroglyphes à sa guise. Notamment celui du lièvre (en haut au milieu), que nous retrouverons plus loin en étudiant de près la Pierre de Rosette. L’autre hiéroglyphe transformé par Champollion est l’oeil en haut à droite du lièvre. Champollion en a fait un cercle avec un point au centre, mais lorsqu’on consulte plusieurs papyrus différents, les scribes Égyptiens ont bien respecté ce hiéroglyphe pour dans sa version hiératique selon sa représentation hiéroglyphique :

hieroglyphe oeil

L’écriture hiératique ne consistait donc pas à changer la forme des hiéroglyphes comme l’a fait Champollion. Voici ci-dessous un exemple de texte écrit en hiéroglyphes et sa version en hiératique. Cet exemple nous montre à quel point les erreurs commises par les égyptologues sont nombreuses :

comparaison hiéos et écritureSource du texte : https://aleph2at.fr/index.php?art=887

Ci-dessus, la retranscription en gras à droite ne nous montre pas l’équivalent hiératique des hiéroglyphes. Vous pouvez constater que le hiéroglyphe du « pain » représenté trois fois à gauche, n’est repris ni sous le même nombre, ni sous la même forme.

Ce petit texte contient d’autres erreurs ( au moins 80% ) qu’il serait trop long de décrire pour chaque hiéroglyphe et sa pseudo version en hiératique. Que dirions-nous si on changeait 80% des lettres du premier quatrain du poème « L’Albatros » de Charles Baudelaire ?

Nous allons aborder cette fois, la fameuse Pierre de Rosette qui a été d’abord étudiée par d’autres chercheurs que le « Père de l’Égyptologie ». Rappelons que l’étude de cette pierre a débutée dès 1800. En 1802, Johan David Åkerblad (17631819), archéologue Suédois, a réussi à déchiffrer parmi les hiéroglyphes dit hiératiques, des noms comme ceux de Ptolémée, Alexandre, Cléopâtre, Arsinoé. Il propose ainsi un alphabet qu’il explique en détails dans sa « Lettre sur l’inscription Égyptienne de Rosette adressée à S. de Sacy« . Il est un des premiers à parler de l’écriture hiératique, et du démotique qu’il nomme simplement par le mot « cursive ». Selon Akerblad, les mots égyptiens sont plus courts que les mots grecs.

La Pierre de Rosette :

Sur la Pierre de Rosette (datée de 196 AEC), on peut lire un texte écrit en hiéroglyphes (hiératique), en démotique et en grec ancien.

Rosetta Stone

Voici ci-dessous la partie en écriture hiératique de la Pierre de Rosette, nous allons découvrir que le sculpteur n’a pas fait « évoluer » la forme ou représentation des hiéroglyphes dits sacrés visibles sur les temples :

partie eau

Prenons par exemple le hiéroglyphe très connu qui selon les égyptologues évoque l’eau, le voici représenté trois fois sous les hiéroglyphes représentant un lièvre dont nous avons vu plus haut que Champollion a changé la forme en passant du hiéroglyphe à la version hiératique :

zoom extrait rosette

Si on se reporte au tableau alphabétique de Champollion, on constate ci-dessous que « le Père de l’égyptologie » a changé sans aucune raison la forme du hiéroglyphe Eau, pourtant selon lui, cette partie est écrite en hiératique :

HIERATIQUE HIERO vague

Champollion avait soit grandement besoin de porter des lunettes, soit il se fiche de nous. Certains égyptologues affirment que le démotique est une version simplifiée du hiératique suite à une évolution de l’écriture égyptienne. Mais cette théorie est grotesque si on tient compte du hiéroglyphe désignant l’eau qui n’est pas le seul exemple comme nous l’avons vu plus haut.

L’écriture dite hiératique visible sur la partie supérieure de la Pierre de Rosette ne se distingue pas du tout de la forme des hiéroglyphes des bas-reliefs visibles sur les temples. Mais Champollion n’en tient pas compte, il cherchait seulement à nous imposer le copte. L’écriture démotique n’est pas une version évoluée du hiératique selon la logique qu’aujourd’hui, aucune affiche annonçant une exposition en France ne comporte pas un texte écrit en français moderne et en vieux français.

Sachant qu’à la basse époque, vers 196 AEC, année du décret écrit sur la Pierre de Rosette, l’Égypte était constituée, en plus des autochtones, de diverses populations étrangères selon les invasions ou présences ( Assyrienne, Achéménide, Macédonienne, Hébraïque, Phénicienne, Araméenne, Nubienne, etc). Le démotique semble être une écriture spécifique qui s’adresse à une de ces populations étrangères.

Ce n’est pas la population assyrienne ou achéménide, nous connaissons son écriture, celle-ci est très différente.

Sachant que les Macédoniens ( Lagides ) utilisaient le grec sans forcément qu’ils soient d’origine grecque. Ce n’est pas à cette population que s’adresse le texte en démotique, d’autant plus que sur la Pierre de Rosette, on peut lire le texte en grec ancien.

A Alexandrie, vivait aussi une population « juive » dont le roi Macédonien Ptolémée II éprouva une grande difficulté à les soumettre, c’est ainsi qu’il demanda aux 72 tribus « juives » de lui transmettre chacune leur version de la Thora.

Ptolémée II les compila ces versions dans un ouvrage qu’on nomme « Septante », écrit en grec. Ensuite, ce roi Macédonien leur transmis cette compilation à la différence qu’elle contenait des éléments du syncrétisme hellénique. C’est ainsi que Jéhovah fût rapproché du dieu grec Zeus alias le dieu Marduk des Assyriens qui fît disparaître la déesse juive Ashera.

Les Hébreux qui ont souhaité vérifier la bonne transcription de leur version, ont du apprendre le grec et c’est ainsi que s’opéra l’endoctrinement linguistique et culturel grec. Les hébreux orthodoxes rejetèrent la « Septante », mais c’est cette compilation qui servira quelques siècles plus tard de canevas à la version grecque et ensuite latine de l’Ancien Testament.

En comparant l’écriture hébraïque, on ne constate pas de correspondances avec l’écriture démotique. Passons maintenant à l’écriture phénicienne, qui elle a de nombreux points communs avec l’écriture démotique :

phenicien

Source : Jean-Jacques Barthélemy, « Réflexions sur quelques monuments phéniciens et sur les alphabets qui en résultent », Mémoires de l’Académie des Belles Lettres, t. XXX, 1758, pl. I

Attention, il n’est pas dit ici que l’écriture en démotique est du phénicien, bien que le phénicien ressemble en de nombreux points à l’araméen, ce qui est logique, puisque l’araméen découle du phénicien. On constate, en effet, de multiples points communs entre certains caractères.

Passons cette fois à la population araméenne, dont voici ci-dessous, un tableau avec les différentes variantes de l’araméen :

Tableau des langues araméenes

L’araméen prospéra d’abord au sein des empires néo-assyrien et néo-babylonien, il a été la langue administrative de ces Empires. Rappelons que les Achéménides de l’empire perse ont occupé le trône d’Égypte lors de deux périodes : une période initiale d’occupation qui dura 121 ans de 525 AEC à 404 AEC, l’Égypte devint alors une satrapie (sorte de province Perse), suivie d’un intervalle d’indépendance ; et une seconde période d’occupation plus courte qui dura 9 années de 341 AEC à 332 AEC.

Les Perses introduisirent la monnaie en Égypte qui jusque-là utilisait uniquement le troc depuis l’époque des pyramides. C’est la monnaie, élément moins sacré qui nécessita une écriture administrative. Les Macédoniens, malgré leur révulsion à l’égard des Perses, gardèrent l’écriture araméenne afin notamment de payer la solde des mercenaires qui formèrent l’armée d’Alexandre le Grand.

Nous allons voir que l’araméen et ses dialectes nabatéen et syriaque dérivés du phénicien correspondent en certains points avec l’écriture égyptienne dite démotique de la Pierre de Rosette.

L’écriture démotique est-elle de l’araméen ?

Pour se faire, nous allons découper la Pierre de Rosette afin de conserver la dernière ligne en hiéroglyphe et la dernière ligne en démotique comme ceci :

Rosetta stone lines

Même si ce découpage ne tient pas compte de toute la largeur de la Pierre de Rosette puisqu’elle est brisée sur la droite, ce qui compte, c’est qu’on puisse de 1° Reconnaître dans l’encadré en rouge les hiéroglyphes du lièvre et celui de la vague que nous avons vu plus haut et de 2° Que nous ayons suffisamment de caractères pour tenter de comparer la version démotique  à la version hiératiques. Voici ces deux lignes sculptées l’une en dessous de l’autre :

bande duo

Nous constatons déjà ci-dessus que dans la ligne en démotique, il n’y a pas de cartouche contenant le nom d’un pharaon. D’accord pour une éventuelle évolution graphique, mais de là à ce que cette évolution n’utilise plus de cartouche, il ne faut pas abuser.

Pour nous y retrouver, nous allons nous servir d’une version OCR ( reconnaissance optique de caractères ) de ces deux lignes, en rapprochant la dernière ligne de la version démotique pour la placer  juste en dessous de la dernière ligne des caractères hiératiques, ainsi, nous y verrons plus clair pour voir s’il y a ou pas correspondance :

bande complète

À première vue, il n’y a pas vraiment de correspondance sauf pour les chiffres représentés sous forme de petits traits verticaux. C’est déjà un bon début sans pour autant déclarer directement que le démotique est fidèle à l’écriture hiératique. En effet, nous utilisons mondialement les chiffres Hindous ou Arabes sans pour autant avoir tous la même écriture. Les phéniciens aussi utilisent presque la même manière d’indiquer les nombres égyptiens. Voici les chiffres phéniciens :

chiffres pheniciens

Voici ci-dessous, les chiffres égyptiens jusqu’au chiffre 9, lorsqu’on dépasse le nombre 5, on place le sixième trait sous un groupe de cinq traits, mais ce n’est pas systématique si la colonne est horizontale. À partir du nombre 10, les Égyptiens et les Phéniciens utilisent un caractère identique pour représenter les dizaines, il s’agit d’une sorte d’agrafe :

chiffres égyptiens

Nous allons colorier en rouge le nombre trois ou « III » afin d’y voir plus clair comme ceci :

bande complète nombre 3

Dans la ligne en hiératique, le nombre trois est représenté par trois traits de cette manière « III ». Dans la ligne en démotique, ce nombre est représenté 4 fois. Mais il est possible que le sculpteur ait indiqué un nombre 3 d’une autre manière que celle qui nous est habituelle dans la ligne dite en hiératique, c’est-à-dire comme ceci vers la fin de la bande :

bande complète nombre 3 quatre fois

Mais selon les égyptologues, ces trois traits positionnées verticalement l’un sur l’autre désignent le pluriel et dans ce cas ces 3 traits ne sont pas un nombre. Quoi qu’il en soit, avec ces repères en rouge, on constate qu’au milieu de la ligne dite hiératique, il y a un hibou.

decoupage milieu

Dans cette petite bande, nous devrions trouver au moins une correspondance entre les deux lignes. Dans la ligne dite hiératique, nous observons qu’il y a le hiéroglyphe que les égyptologues nomment Vipère à cornes ( colorié en jaune ). Peut-être que cette vipère à cornes est représentée dans la ligne dite démotique, juste en dessous du hibou  :

decoupage milieu jaune

Par contre, on ne retrouve pas dans la ligne en démotique, le caractère représentant le hibou, ni celui du « panier », ni celui de la « bouche ». En effet, Champollion, nous a représenté ces trois hiéroglyphes sous une autre forme en caractères dits démotiques, les voici :

tableau 3 exemples

On a beau chercher ces 3 caractères dans toute la ligne dite hiératique et dans la ligne dite démotique, on ne les trouvera pas.

A part le hiéroglyphe de la « vipère à cornes » on peut conclure de manière catégorique à ce stade que le démotique n’est pas l’évolution graphique du hiératique, mais tout simplement une autre langue, mais qui utilise la même manière d’indiquer les nombres. Le plus étonnant est que Mr Dacier lorsqu’il a reçu la fameuse lettre de Champollion, lui a fait totalement confiance alors que pour le moins, on peut se poser des questions quand on voit ce qu’il a reçu :

Lettre_à_M_Dacier_relative_[...]Champollion_Jean-François_bpt6k1040333p_57

Nous observons ci-dessus que les trois traits indiquant des nombres dans l’écriture dite démotique seraient selon Champollion le hiéroglyphe nommé « roseau fleuri » par les égyptologues. Même si le nombre III n’est qu’une théorie jusqu’à présent car nous devons encore lire la ligne grecque. On ne peut se fier à son compte-rendu, à moins d’être un adepte de sa secte. Nous verrons plus loin pourquoi Mr Dacier lui a fait tant confiance.

Thomas Young (1773-1829) a, lui aussi, a étudié les lignes que nous avons analysées ensemble, mais lui a rajouté la ligne grecque. Voici de sa main les hiéroglyphes qu’il a recopiés et tentés de mettre en correspondance avec les autres écritures de la Pierre de Rosette :

thomas young

Source : Sciencedirect.com

Thomas Young a découpé en trois parties la dernière ligne d’écriture en hiératique pour tenter de la décrypter. On remarque qu’il s’est permis une certaine liberté pour certains hiéroglyphes, mais dans la globalité, il les a recopiés et redessinés en respectant leur forme originale. Il est à noter que son découpage est présenté de haut en bas, contrairement à notre exemple qui est plus logique.

Par contre, en ce qui concerne, la ligne en « démotique », il n’a pas respecté ni la distance entre les caractères, ni leurs formes, mais dans la globalité, on les reconnaît plus ou moins. Puisque Thomas Young a pensé à rajouter la dernière ligne en grec, faisons de même pour tenter de retrouver le nombre trois :

pierre rosette clean

Le chiffre trois en grec (en rouge) semble apparaître seulement deux fois, mais une grande partie du bas de la Pierre de Rosette est manquante. Mais s’agit-il bien du chiffre 3 ? En effet, le chiffre trois en grec s’écrit de la même manière que la lettre grecque gamma quand elle est en majuscule.

Il y a en tout 54 lignes de caractères grecs, voici la dernière ligne jusqu’à la dernière lettre juste avant la brisure. Les espaces ci-dessous ont été placés selon l’agencement de Johan David Akerblad. La première Σ et dernière lettre Ν sont suggérées par Thomas Young, mais lui n’a pas tenu compte des espaces :

derniere ligne grecque ocr

Traduction du texte grec : 

Voici ce qu’il faut lire dans la dernière ligne du texte grec : ΣΤΕΡΕΟΥ ΛΙΟοΥ ΤοΙΣ ΤΕ ΙΕΡοΙΣ ΚΑΙ ΕΓΧΩΡΙοΙΣ ΚΑΙ ΕΛΛΗΝΙΚΟΙΣ ΓΡΑΜΜΛΣΙΝ ΚΑΙ ΣΤΗΣΛΙ ΕΝ ΕΚΑΣΤΩΙ ΤΩΝ ΤΕ ΠΡΩΤΟΝ ΚΑΙ ΔΞΥΤΡΩΝ

Comme nous l’avons précisé, à cause de la brisure, il y a une partie du texte grec qui manque, toutefois, Richard Porson suggère de compléter la dernière ligne avec sa proposition :

suggesrion de la partie manquante texte grec

Johan David Akerblad propose davantage de lettres, comme il l’explique page 62, dans sa lettre à S. de Sacy  :

page 62 Akerblad

Ce qui est très particulier, c’est qu’Akerblad reproche au texte grec de comporter un grand nombre de fautes (!) grecques qu’il corrige à sa guise comme s’il était le sculpteur de la Pierre de Rosette.

Voici la traduction française de l’avant dernière et dernière ligne à partir de cette version anglaise ( l’auteur de cette enquête a retiré les parenthèses expliquant le contenu de ces trois lignes, il commence cette traduction à la ligne, après un point ) :

« Ce décret sera écrit dans une colonne de pierre dure avec des caractères sacrés, indigènes et grecs et placé dans chacun des premier, deuxième et troisième temples à côté de l’image du roi vivant.« 

A la place du mot « colonne » il suffit de lire le mot stèle ». Au cas où, vous tenez à le lire la version anglaise, la voici :

« This decree shall be inscribed on a stela of hard stone in sacred [that is hieroglyphic] and native [that is demotic] and Greek characters and set up in each of the first, second, and third [rank] temples beside the image of the ever living king. »

Voici ci-dessous la traduction grecque de la traduction anglaise. On retrouve le mot grec « και » ( conjonction et ) écrit plusieurs fois comme dans la ligne du texte grec ancien :

« Αυτό το διάταγμα θα γραφτεί σε μια σκληρή πέτρινη στήλη με ιερούς, ιθαγενείς και Έλληνες χαρακτήρες και θα τοποθετηθεί σε κάθε έναν από τους πρώτους, δεύτερους και τρίτους ναούς δίπλα στην εικόνα του ζωντανού βασιλιά.« 

Certes, le grec ancien n’est pas exactement comparable au grec moderne et inversement. Mais en gros, la traduction en grec moderne semble assez correcte si on tient compte du mot grec ancien : « ΣΤΗΣΛΙ » qui signifie « colonne ». Voici ci-dessous pour comparaison la longueur de la dernière ligne (bande noire) par rapport à la longueur de la traduction en grec moderne :

ligne grec ancien et moderne

Akerblad proposait de rajouter seulement quelques lettres, pas de doubler carrément  la dernière ligne. Bien sûr, il faut tenir compte du début de la phrase en grec ancien, même si la dernière ligne d’écriture dite hiératique commence avec un cartouche.

Ce qui est très particulier, c’est que la traduction de cette dernière ligne du grec ancien sonne comme un mémo adressé au sculpteur. En effet, elle fait référence aux trois écritures comme si le visiteur antique se rendant au temple, n’aurait pas vu de lui-même un texte écrit en trois écritures différentes. C’est comme si, un dessinateur de bande dessinée rajoutait dans ses cases, les informations à titre indicatif à propos des couleurs, du décor, des angles de vues, que le scénariste lui a fourni, ce qui évidemment n’a pas lieu d’être.

Quant au lieu où devait être exposé la Pierre de Rosette, rappelons qu’elle pèse suffisamment lourd pour qu’on ne se trompe pas à propos de l’endroit où elle devait être placée.

Il est à noter que la traduction anglaise du texte grec ancien est à attribuer à Paul Halsall.  S’agit-il vraiment de la traduction fidèle du texte grec ? Libre à vous d’interroger votre ex-professeur de grec. Notons que la traduction anglaise indique que le nom qui figure dans le cartouche de la ligne dite hiératique est celui d’Epiphanes Eucharistos, c’est à dire Ptolémée V, né en 210 avant notre ère. A quelques hiéroglyphes près, il correspond au cartouche officiel de ce roi Lagide. La Pierre de Rosette est datée de 196 AEC, ce qui correspond historiquement.

Après cette analyse du texte grec ancien, l’important étant que dans cette traduction, on puisse le lire au moins une fois la référence au chiffre 3 même écrit « troisième » afin de confirmer que ce nombre est bien présent dans la dernière ligne écrite en hiéroglyphes dits hiératiques.

Quoi qu’il en soit, si la Pierre de Rosette fût sculptée afin d’afficher un décret en trois langues destinées aux diverses cultures qui vivaient en Egypte où chacune continuait à utiliser sa propre langue. Comme en Belgique par exemples, où les décrets sont écrits en trois langues, en français, en néerlandais et en allemand. Où en Suisse, où en plus du français et de l’allemand, on parle aussi l’italien. Ce multilinguisme se retrouve dans d’autres pays composés de populations bigarrées.

Ce qui est certain, c’est qu’aujourd’hui plus de deux mille ans après, dans de nombreux pays, nous continuons à utiliser les formes de lettres de l’écriture romaine ou latine sans les avoir fait évoluer. Et si l’écriture latine est restée la même depuis plus de 2000 ans, pourquoi voudrait-on que la langue égyptienne ait évoluée en quelques siècles du hiératique vers une version démotique ?

Ceci dit, la langue égyptienne étant très ancienne, il est probable que les populations étrangères qui y vécurent ont récupéré des mots égyptiens qu’elles ont intégrés dans leur langue.  Comme les Anglais l’ont fait en adaptant de nombreux mots de la langue française. D’ailleurs, même la langue française a adapté durant ses colonies des mots étrangers comme, par exemples, le mot arabe « Khawa » qui a fini par devenir le mot café ou le mot berbère « Bejaia » qui a fini par devenir le mot bougie.

Maintenant que nous avons constaté que la méthode de Champollion n’est pas fiable, nous comprenons mieux pourquoi nous nous n’arrivons pas à lire les noms des empereurs romains dans les cartouches qu’on leur attribue à tort. ( lire cet autre article pour comprendre ).

On ne peut avoir que du mépris pour le petit groupe de savants évoqué en introduction de cet article, il nous a fait croire que les égyptologues sont vraiment capables de lire la langue égyptienne antique mais en réalité, ils ont inventé une traduction.

Pour autant, devons-nous jeter à la poubelle tout ce que raconte l’égyptologie ? Oui et non.

Oui en ce qui concerne notre croyance qui nous a convaincu que les égyptologues sont réellement capables de traduire tous les hiéroglyphes, de lire leurs sons d’origine qu’ils attribuent aux pharaons.

Non, parce que La seule véritable avancée est le classement de la liste des pharaons selon leur date de règne même si tous les égyptologues ne sont pas d’accord entre eux, par exemple avec le règne de pharaons comme Pépi 1er ou/et Khufu. En général, les dates de règnes sont des estimations approximatives, mais à défaut, elles sont utiles. Ce qui est certain, c’est que les mathématiques étant un langage universel, nous avons pu comprendre comment les Égyptiens antiques se servaient des nombres.

Si la partie du texte dit démotique de la Pierre de Rosette n’est pas de l’araméen, il reste une dernière population que nous n’avons pas encore abordée, il s’agit de la population nubienne. Voyons voir ce que les égyptologues disent à propos de l’alphabet méroïtique.

L’écriture démotique est-elle méroïtique ?

Il existe une théorie qui affirme que le langage hiéroglyphique aurait été traduit par les Arabes bien avant Champollion, mais dans ce cas cela oblige les chercheurs à apprendre l’arabe. Le problème est que comme avec le copte, on risque d’apprendre une langue liturgique, en effet, l’arabe est fortement influencé par sa religion, de surcroît, monothéiste.

Sachant que l’arabe découle de l’araméen, l’écriture arabe est apparue seulement vers le 6e siècle de l’ère commune et prit son essor avec l’avènement de l’Islam. Mais avant la culture pré-islamique du Moyen-Orient, on utilisait une autre écriture qui est encore à déchiffrer dont voici ci-dessous les caractères :

écriture pré-islamiqueSource : www.orient-mediterranee.com

Plutôt qu’apprendre l’arabe qui comme le copte est une langue tardive, le plus simple serait de se baser sur l’alphabet méroïtique du royaume de Koush ( dans le nord de l’actuel Soudan ) qui existe depuis la période dite de Napata ( 750 à 300 AEC environ), qu’on nomme nubienne.

alphabet méroé

Source

L’alphabet méroïtique est bien plus ancien que le copte, et en sachant que les Nubiens ont occupé le trône d’Égypte durant un siècle en honorant les traditions égyptiennes remontant jusqu’à l’ancien empire. Contrairement aux Macédoniens, les Nubiens n’ont pas rejeté la culture égyptienne. Ils ont adapté les coutumes égyptiennes et les divinités, entre autres le dieu à tête de bélier que les égyptologues nomment Amon et Tefnout, la déesse lionne.

Logiquement, dans la culture méroïtique, doit se trouver plus d’un élément linguistique égyptien. Voici un tableau indiquant différents sons prétendus nubiens qu’on a reliés à certains hiéroglyphes  :

Meroitic

Mais peut-on se fier à ces sons ? Il semble que non, si ces sons sont empruntés au copte. En fait, si on observe le temple de Dendour et le temple de Dendera ou tout autre temple, on constate qu’il n’y a aucune différence entre les hiéroglyphes nubiens et les hiéroglyphes égyptiens. C’est donc une forme de négligence ou de confusion que l’on commet lorsqu’on sépare par des sons ces deux écritures hiéroglyphiques.

Pour mettre de l’ordre dans le tableau censé indiquer les sons de l’alphabet méroïtique, nous pouvons nous aider du dialecte Zaghawa qu’on nomme aussi Beria, encore utilisé au Soudan de nos jours.

L’alphabet Beria Zaghawa :

Zaghawa soudan

Dans l’alphabet zaghawa, existe une différence entre les lettres majuscules et les lettres minuscules, ce qui est très intéressant si on suppose que les Égyptiens ont eu, eux aussi, recours aux majuscules et minuscules dans l’écriture hiéroglyphique. Voici ci-dessous, un tableau reprenant l’alphabet Zaghawa mais cette fois de manière manuscrite avec des majuscules et des minuscules :

tableau alphabet zaghawa

Source www.unicode.org

Dans ce tableau, nous observons en sixième position, un arc. Servons-nous de cet outil ou instrument de chasse, utilisé aussi comme arme, pour bien visualiser les caractères manuscrits de l’alphabet Zaghawa :

arc-en-zaghawa

Voici ci-dessous le mot zaghawa désignant un arc, écrit de manière linéaire :

Arc en Zaghawa

Lorsqu’on écoute une leçon nous instruisant de l’alphabet Zaghawa, on se rend compte qu’il ne faut pas se contenter d’un seul son par lettre, à l’exception de la lettre i qui se prononce i.

zagawa beria

Autrement dit, lorsque les égyptologues se contentent d’attribuer un son à ce qu’il considère comme étant une simple lettre, ils font fausse route. Voici ci-dessous quelques tentatives de rapprochement entre l’alphabet Zaghawa et quelques hiéroglyphes écrits en hiératique :

Zaghawa Koush

A vous de compléter les autres caractères et de corriger ou pas cette tentative de correspondance. L’auteur ne cherche pas à s’auto-proclamer égyptologue comme l’a fait Champollion, mais ces propositions servent à démontrer par plusieurs aspects que l’on ne peut pas traduire littéralement un hiéroglyphe par un seul son et inversement.

Grâce au zaghawa, on sait qu’un texte écrit en hiéroglyphes dit hiératique, contiendrait peut-être aussi des majuscules et des minuscules. Il serait plus logique que les descendants actuels des Nubiens, les Soudanais non convertis à l’Islam, soient mieux désignés pour nous aider à comprendre les hiéroglyphes égyptiens que les coptes.

Vous souhaitez découvrir comment on dit : faucon, bélier, pomme, genou en zaghawa ?  Servez-vous de ce lien qui vous aidera un peu même s’il vous faudra vérifier auprès d’un Soudanais si tous les mots ont été traduits correctement.

Alphabet Zaghawa et la période Kouchite :

Saviez-vous que l’écriture zaghawa fût utilisée parallèlement à l’écriture hiéroglyphique que l’on peut voir sur plusieurs temples nubiens et ce bien avant l’apparition du langage copte vers le IIIe siècle de notre ère si on se base sur le calendrier copte fixe qui a pour origine l’an 284 de l’ère commune.

Voici ci-dessous, un bas-relief montrant l’écriture zaghawa qu’on peut lire sur un fragment d’une plaque votive :

Tanyidamani

Pharaon Tanyidamani

Ce fragment nous montre roi nubien nommé Tanyidamani dont le règne selon certains égyptologues se situe au premier siècle avant l’ère commune mais selon d’autres égyptologues du MFA de Boston, ce roi aurait regné en 180–140 AEC.

Certains égyptlogues établissent un lien entre Tanyidamani et Tanwetamani qui lui a régné au 664 AEC qui serait le fils du pharaon Shabaka ( à qui on doit entre autre le Temple de Dendera ). Shabaka a régné vers 716 à 698 AEC, lors de la XXVe dynastie.

Les égyptologues sont capables de spéculer sur l’état de la société égyptienne sous le Moyen Empire du règne du pharaon Pépi 1er (2250 AEC), mais ils ont encore du mal à s’y retrouver avec une période plus proche de la nôtre, la période Kouchite ou nubienne.

Quoi qu’il en soit, voici ci-dessous un agrandissement de la partie en écriture zaghawa de la plaque votive du pharaon Tanwetamani ou Tanyidamani :

Tanyidamani zoom

On reconnaît bien les caractères beria manuscrits du tableau alphabétique de l’écriture soudanaise zaghawa. Si on extrait un de ces caractères pour tenter de le retrouver dans la ligne de l’écriture dite démotique de la Pierre de Rosette comme ci-dessous :

ROSETTA zaghawa

Vous reconnaissez ci-dessus, la bande verte contenant l’écriture démotique que nous avions mis en correspondance avec la dernière ligne en hiératique de la Pierre de Rosette. En 2e et 3e position on reconnait deux caractères de l’écriture sur la plaque votive du roi Tanyidamani, en 4e position, on peut voir deux hiéroglyphes en écriture hiératique extraits de papyrus et en dernière position, on reconnaît la lettre zaghawa en caractère d’imprimerie désigné par le son « gna ».

Il est à noter que les caractères linéaires ont été conçu dans les années 50 par un instituteur nommé Adam Tajir, qui a créé l’alphabet basé sur les marques de bétail utilisées par les Zaghawa (qui sont traditionnellement un groupe semi-pastoraliste). L’activiste de la langue zaghawa Higa Siddig a tenté de financer un clavier numérique pour zaghawa afin que cet alphabet puisse être utilisé en ligne. Ce qui explique les légères différences entre l’écriture zaghawa manuscrite.

Le fragment représentant le roi Tanyidamani n’évoque pas à première vue l’Égypte ancienne, mais si on rajoute l’autre partie de la plaque votive, on constate si on rajoute un autre fragement, que c’est bien le cas :

plaque votive tanyidamani et tefnout

Vous l’avez reconnue, il s’agit de la déesse Lionne, que les égyptologues ont nommé Tefnout, en haut à gauche du fragment de Tefnout, on retrouve aussi des caractères zalaghawa, avec la lettre qui ressemble à notre B latin :

plaque votive tanyidamani et tefnout zoom

Le pharaon Tanyidamani nous a aussi transmis une stèle avec des caractères zaghawa comme on peut les voir en bas de cette photo :

Tanyidemanibackdetail

Source

Rassurez-vous, les caractères sont parfaitement lisibles comme vous le montre le MFA of Boston. D’autres supports sont revêtus de l’écriture zaghawa, notamment le Temple d’Amon à Napata ( Djebel Barkal dans l’État du Nord, dans l’actuel Soudan. Cet ancien sanctuaire très important, était représentatif de la renaissance des valeurs religieuses égyptiennes en Nubie. La construction du temple s’effectua au XIIIe siècle AEC, probablement sous le règne de Thoutmôsis III. La construction a continué jusqu’au règne des pharaons nubiens qui l’ont agrandi. Ce temple rivalisa avec le temple d’Amon à Thèbes plus au nord. Mais les Koushites à partir du 4e siècle AEC jusqu’au règne du roi Talakhidamani (IIIe siècle de l’ère commune), y ont aussi laissé leurs empreintes, comme on peut le voir ci-dessous :

amon koushite

Source

On reconnaît à nouveau sur le mur, les caractères zaghawa même si ceux-ci furent écrits presque « à la main levée » à la manière d’une calligraphie plutôt que sectorisés dans des colonnes tracées ou non. On y retrouve également notre lettre nubienne ressemblant à un « B ».

Le roi Talakhidamani nous permet d’établir davantage de liens entre l’écriture zaghawa et la période de Méroe. En effet son nom apparaît, selon les égyptologues, dans le temple de Philae, en face du personnage à gauche du troisième personnage de la version retranscrite dessinée ci-dessous :

philae zaghawa

Talakhidamani, selon les égyptologues, signifierait « Il est victorieux, Amon » que les égyptologues mettent en relation avec le dirigeant koushite Talakhamani qui a régné au 5ème siècle AEC. Voici ci-dessous le cartouche du roi nubien Talakhamani :

Talakhamani

Voici ci-dessous, l’identification des hiéroglyphes du cartouche de Talakhamani selon le dictionnaire de Champollion :

cartouche Talakhamani

Les égyptologues sont passés maîtres dans le jeu des anagrames, en effet, ci-dessus, vous constatez que le hiéroglyphe désigné par le son « Ta » n’est pas à l’extrême droite du cartouche. Le nom devrait logiquement commencer par le hiéroglyphe « Ka ». Si le scribe avait voulu placer le hiéroglyphe « Ta » à l’extrême droite, il aurait pu le faire.

Ce qui aurait donné comme nom en se servant de voyelles : « Ka Ta  L Mn I » mais on ne sait pour quelle raison arbitraire, les égyptologues, ont choisi de nommer ce pharaon autrement. Vous vous demandez sans doute comment on fait les égyptologues pour lire le mot « Amani » ? La réponse est simple, ils se fient au temple d’Amon à Napata. Ainsi, la partie « Amani » des trois noms évoqués : Talakhamani, Talakhidamani et Tanyidamani, est reliée à « Amon » ou « Imen », c’est ainsi qu’ils ont créé le nom « Amani ».

Sur la stèle de Tanyidamani, on voit ce pharaon avec d’un côté, le dieu « Amon » et de l’autre côté, le dieu à tête de Bélier que les égypyologues nomment Knoum. C’est ainsi presque tous les souverains Nubiens ont hérité du sobriquet « Amani ». Mais attention, cette règle ne s’applique que pour les Nubiens, en effet, les égyptologues vous reprendront si vous osez dire « Thoutankamani » même si il s’agit du même dieu…

On confond souvent Amon et Knoum, bien que leur apparence est fort différente. Les Grecs ont représenté Zeus, l’entité suprême de l’Olympe, avec des cornes de Bélier.

C’est avec ce cartouche que nous terminons cette modeste enquête qui vous aura montré que nous avons tort de confier l’étude de l’Égypte ancienne et son écriture hiéroglyphique à une secte dont le gourou Champollion n’a fait que compiler les découvertes d’autres auteurs. Si le travail de Champollion manque de sérieux, de fiabilité, c’est parce ce qu’il s’est approprié leur travail sans vérifier si il était de qualité. C’est donc du plagiat comportant les erreurs, le pire plagiat qui soit.

Conclusion :

Ce que les égyptologues nomment « écriture démotique » n’est pas de l’égyptien simplifié, il s’avère que c’est soit de l’araméen, soit du nubien. Le copte n’aide pas à traduire les hiéroglyphes, au contraire.

Ainsi donc, nous avons pu constater que l’alphabet égyptien de Champollion n’est pas fiable. Si Bon-Joseph Dacier mieux connu comme étant Mr Dacier, (1742-1833), historien, philologue, traducteur, helléniste, président du Conservatoire et membre de l’Académie française, a accepté que son nom figure dans la fameuse lettre, c’est, sans aucun doute, par complaisance à l’égard de la monarchie et indirectement au clergé. Destiné par ses parents à l’état ecclésiastique, Dacier fût l’élève et l’assistant de l’abbé Foncemagne.

Sans Mr Dacier, Champollion serait resté inconnu et sans Champollion, Dacier ne serait pas devenu académicien en 1822 à 80 ans. Il suffit de relire les flatteries que Champollion rédige à Dacier son ami et protecteur depuis de nombres années pour comprendre la nomination de Dacier :  » « … Telle sera, je l’espère, l’utilité de ce travail que je suis très flatté, monsieur, de produire sous vos honorables auspices ; le public lettré ne lui refusera ni son estime, ni son suffrage, puisqu’il a pu obtenir ceux du vénérable Nestor de l’érudition et des lettres françaises, qui les honora et les enrichit par tant de travaux, et qui, d’une main à la fois protectrice et bienveillante, se complut toujours à soutenir et à diriger dans la difficile carrière qu’il a si glorieusement parcourue, tant de jeunes émules qui ont depuis complètement justifié un si vif intérêt. Heureux d’en jouir à mon tour, je n’oserai cependant répondre que de ma profonde gratitude, et du respectueux attachement dont je vous prie, monsieur, de me permettre de vous renouveler publiquement toutes les assurances. ».

Avec un tel éloge, Dacier savait sa postérité assurée, il devint académicien, le 28 novembre 1822, soit un mois après la publication de la fameuse Lettre. 1822 est aussi l’année où arriva à Paris, le Zodiaque de Dendera.

Dans sa fameuse Lettre, page 25, Champollion parle en détails du zodiaque de Dendera, alors qu’il est censé avoir consacré son étude principalement à la Pierre de Rosette et à l’écriture dite démotique qui n’est pas présente sur le zodiaque égyptien.

C’est ici que le lien entre Dacier et le clergé est établi. En effet, le pape Léon XII appréciait tant Champollion pour son service rendu à l’église après avoir daté le zodiaque de Dendera sous l’empire romain sans préciser, dans un premier temps, sous le règne de quel empereur.

Le pape Léon XII fût si heureux de lire les commentaires de Champollion à propos du Zodiaque égyptien, qu’il insista vivement afin qu’on lui décerne la Légion d’Honneur. Voici ce que l’on peut lire, page 687 de l’article “Champollion et ses amis”, écrit par Dupont-Sommer, André (1900-1983), orientaliste français,  pour les Comptes rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Année 1972 :

Le Pape m’a dit, en propres termes, qu’il reconnaissait dans les travaux de M. Champollion, un service important rendu à la Religion : il a, dit-il, abaissé et confondu l’orgueil de cette philosophie qui prétendait avoir découvert dans le Zodiaque de Dendera, une chronologie antérieure à celle des Écritures sacrées. Le Saint-Père se fait ainsi détailler par M. Testa très docte (savant) dans la connaissance des antiquités….Les arguments par lesquels Champollion établit 1°- Que l’horoscope a été construit sous Claude Néron ; 2°- Qu’il n’existe aucun monument qui remonte au-delà de 2200 ans avant l’ère chrétienne, c’est-à-dire à l’époque d’Abraham, de sorte que selon notre croyance, il reste environ dix-huit siècles de ténèbres dont nous pouvons sortir que par l’interprétation des Livres Saints. Ce n’est pas cela seul que se borne le mérite de M. Champollion. Sous le rapport des arts, il se fait encore remarquer, il s’occupe aussi de la composition d’un ouvrage sur l’histoire, et surtout sur les inscriptions de l’obélisque de Rome, dont lui seul a pu percer les mystères, et les journaux de cette ville en portent plus d’un témoignage. Je puis vous assurer, Monsieur le Baron, que la décoration de la Légion, qui serait accordée à Monsieur Champollion, serait une chose agréable au Pape.

Rome, le 22 juin 1825

Si vous êtes passionné(e) par l’Égypte ancienne, l’auteur de cet article vous encourage à reprendre la mission que Champollion n’a pas accomplie.  Servez-vous de l’araméen ou/et de l’alphabet Zaghawa, en vous faisant aider par un Soudanais. Partagez vos traductions avec le monde entier, afin de faire évoluer la recherche, faites enfin parler l’Égypte Ancienne, car l’égyptologie n’est pas l’affaire d’une seule personne ou d’une secte.

Contrairement à ce qu’on croit, Champollion n’avait pas de respect pour l’Égypte ancienne et encore moins pour la Nubie. Il ne suffit pas de dire « Je suis tout à l’Égypte, elle tout pour moi » pour rendre plausible sa méthode de déchiffrement.

Sans l’aide du clergé du pape Léon XII (1760 -1829 ), Jean-François Champollion serait resté un inconnu, car c’est à une autre pierre que la Pierre de Rosette qu’il doit sa célébrité. Une pierre que le clergé au 19e siècle, qualifia de « maudite ». Pour découvrir cet autre aspect moins connu de l’égyptologie, vous êtes invité à lire aussi cette autre enquête.

Bibliographie :

Lettre à M. Dacier, 1822, Firmin Didot frères.

J.-F. Champollion, 1843, Dictionnaire égyptien en écriture hiéroglyphique, Firmin Didot frères.

Dupont-Sommer, André, 1972, Champollion et ses amis, Comptes rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres Année.

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